Résultats du Grand Prix 2017

Tout sur la gestion des risques en santé
                et la sécurité du patient

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La remise des Prix de la Prévention Médicale a eu lieu le 10 octobre au siège de la MACSF à la Défense. Quatre prix ont été décernés cette année : un 1er prix, deux 2èmes prix ex-æquo et un 3ème prix destiné aux internes.

Retour sur les projets primés.

Auteur : La Prévention Médicale / MAJ : 31/10/2019

1er prix

1er prix décerné au Dr Romain GUYOT, médecin anesthésiste-réanimateur à la clinique du Grand Large de Décines (69), pour le développement d'un logiciel de gestion des risques et de modélisation du parcours patient

Résumé : Le logiciel de maîtrise du parcours patient MOEBIUS a été développé à partir d’une prise en charge patient, autour du patient, pour le patient, avec pour seul objectif : améliorer la qualité et la sécurité du malade opéré. Ce logiciel utilise la consultation d’anesthésie pré-opératoire pour cartographier les risques présentés par le patient et construire un parcours de soin individualisé.

Le patient se voit ainsi présenter sa cartographie individuelle des risques pour son intervention. L’anesthésiste lui explique comment il va adapter sa prise en charge à ses niveaux de risques et quelles actions préventives de préhabilitation le patient devra suivre pour diminuer ses risques de complications post opératoires.

Le logiciel permet une homogénéisation des pratiques et de la sécurité en proposant une aide à la décision et au respect des individualités du patient dans sa prise en charge.

Méthode de travail :

  • faire un état de la littérature sur la thématique à explorer ; 
  • construire un score de risque ;
  • créer un algorythme informatique qui sera intégré dans la base de données ;
  • alimenter cette base avec les informations patients collectées en CPA, partant du postulat que plus ce recueil d'informations sera exhaustif, plus le score correspondant à un risque pourra être affiné ;
  • établir un score de risque qui conditionnera une série d’actes de soins préventifs, protocolisable, permettant une aide à la décision.

En pratique : La CPA (consultation pré-anesthésique) commence par l’accueil du patient par la secrétaire du service. Cette dernière incrémente la base de données du progiciel avec des données administratives, puis valide avec le patient l’intervention chirurgicale ou l’examen invasif proposé par le praticien, et renseigne quelques données médicales (poids, taille…). Ces données permettent à la base de construire un questionnaire dit « d’anesthésie » adapté à l’acte opératoire qui sera réalisé. Ce questionnaire est rempli par le malade sur une tablette informatique, les réponses apportées incrémentant une nouvelle fois le progiciel en direct. Le patient est ensuite vu en consultation par l’anesthésiste, qui va également saisir les données médicales de son examen clinique et les éléments paracliniques mesurés. Le progiciel passera alors au crible l’ensemble des éléments relevés et proposera une cartographie de risques en tenant compte des antécédents du patient, des impacts de l’acte opératoire et de la technique d’anesthésie retenue. Cette cartographie sera affichée sur grand écran.

Le patient va alors visualiser son profil de risques, selon un code couleur permettent de les graduer (vert pour les risques minimes, jaune pour les risques modérés, orange pour les risques importants. Sur son écran, le médecin visualise les mêmes risques, et peut ouvrir une fenêtre d’aide à la décision en proposant les examens complémentaires à réaliser, les soins préventifs et curatifs à réaliser en pré et post-opératoire. Ces actes de soins sont passés en revue avec le malade, et c’est ce dernier qui donne son accord sur les stratégies envisagées. A l’issue de la CPA, le patient repart avec une série d’ordonnances pour préparer le pré et le post opératoire, un dossier précisant les consignes à suivre avant l’acte opératoire et une « Time Line », frise chronologique pour les repères temporels.

Apports : 

  • un inventaire exhaustif des risques auxquels sera exposé le patient ; 
  • une meilleure compréhension de ces risques et, si nécessaire, la livraison d'informations complémentaires ;
  • une approche participative pour le patient qui devient acteur de sa prise en charge ;
  • une planification des soins préventifs proposés permettant de minimiser les impacts de l’acte opératoire ;
  • une programmation exhaustive des soins curatifs permettant de répondre au mieux au concept de la Récupération Rapide Après Chirurgie (RRAC).

Pour en savoir plus :

MOEBIUS : Une évaluation globale pour maîtriser les risques de l’acte opératoire

rendez-vous sur le site moebiusanesthesia.com

2ème prix

2ème prix attribué au Dr NOHUZ, gynécologue-obstétricien au centre hospitalier de Thiers (63), pour la création d'un bouton "coup de poing" en secteur de naissance

Résumé : Le travail en équipe multidisciplinaire peut s’avérer complexe de par la variété des intervenants et la multitude de tâches incombant à chacun. L’activité au sein d’une unité obstétricale illustre cet aspect de la complexité.

Dans le service de gynécologie-obstétrique de l'hôpital de Thiers, les césariennes ne sont pas réalisées en secteur de naissance mais au bloc central. Un codage couleur a été institué quant à la réalisation des césariennes en urgence. Ce système permet une concertation ainsi qu’une coordination des équipes obstétricale et anesthésique, et une diminution du délai entre la décision de la césarienne et la naissance. Un procédé d’appel téléphonique simplifié pour les césariennes dites en « code rouge » (numéro unique) faisant appel à l’ensemble des intervenants (équipes anesthésique et paramédicale), lorsque l’intervention doit être effectuée en extrême urgence, a ainsi vu le jour. Dans un souci de simplification de la procédure d’appel, un bouton poussoir qui remplace ladite numérotation a été créé. A l’activation de ce bouton , l’ensemble des intervenants converge au bloc opératoire. 

A deux reprises, l’équipe d'anesthésie était attendue en urgence en secteur de naissance alors que celle-ci s’est rendue directement au bloc opératoire. Un système qui permette de l’orienter au mieux a donc été mis au point. Un bouton « coup de poing » rouge, visible, situé au niveau des salles de naissance, permet, lorsqu’il est actionné, de faire apparaître sur les bips un message qui informe ladite équipe de la nécessité de leur présence urgente en secteur de naissance et non au bloc opératoire.

Le gain de temps étant synonyme de sécurité, dans une spécialité fortement exposée au risque, cette « astuce » octroie aux services pour lesquels la salle de césarienne n’est pas située en secteur de naissance, la possibilité d’orienter au mieux l’équipe d’anesthésie, lorsqu’une situation urgente l’exige.

2ème prix ex-aequo

2ème prix ex aequo remis au Dr PAYEN de la GARENDERIE, chirurgien-dentiste, pour la mise au point d'"AEROPROTECT en dentisterie

Un outil innovant : un dispositif médical à l’usage des chirurgiens-dentistes et des stomatologues, installé sur la turbine ou le contre angle (instruments rotatifs utilisés pour fraiser dans la cavité buccale) à des fins de protection, de facilitation et de sécurisation des actes dans la cavité buccale.

Motivations : elles sont multiples : la fraise qui s’enroule sur un plancher buccal, une langue envahissante, un patient anxieux, un rinçage de bouche effrayant de ce qu’il contient, un éclat de métal issu du fraisage d’une couronne en acier dans l’œil, des projections souillées sur les surfaces avoisinant la zone de soins, les difficultés et les risques de travail sans assistante : autant d’éléments qui nécessite des propositions. Mais aussi la recherche d’une pollution nulle des actes quotidiens tant directe (personnes physiques autour de l’intervention) qu’indirecte sur les surfaces de travail. Il s’agit de répondre d’une manière efficace au principe de précaution et aux soupçons de contamination par le mercure et le bisphénol A lors des déposes des obturations dentaires les plus nombreuses.

Description : la solution est l’AEROPROTECT©, cache transparent connecté à l’aspiration chirurgicale, agrégé à l’instrument qui porte la fraise qui s’adapte par sa souplesse aux gencives réalisant un champ opératoire étanche, qui protège les tissus mous par sa rigidité et sa largeur, dégageant un champ opératoire visible sans l’intervention d’un tiers. 

Apports : le présent dispositif permet de répondre avec efficacité aux problèmes motivant cette création : elle annule les risques de blessures pendant les soins, elle éradique la pollution et diminue les risques de contamination croisée due à tous les effluents, elle minimise l’aspect agressif de l’instrument rotatif par son design et par une légère diminution acoustique du son qui en est issu.

Voir la présentation détaillée du projet :

3ème prix

3ème prix des internes au Dr RODIER, interne en pharmacie, pour la réalisation de la première chambre des erreurs médicamenteuses en tour immersif à 360° : une innovation pour la formation des professionnels de santé

Résumé : Les chambres des erreurs, outils de simulation en santé destinés à sensibiliser et à former les professionnels de santé aux évènements indésirables associés aux soins, sont aujourd’hui bien implantées dans de nombreux établissements de santé. Cependant, il est parfois difficile de faire évoluer les scénarii, et d'identifier les ressources matérielles et humaines pour améliorer constamment la formation des professionnels de santé, qui plus est dans les plus petites structures. Avec l’appui technique, scientifique et financier de l’Association pour le Digital et l’Information en Pharmacie (ADIPh), une chambre des erreurs virtuelle a été réalisée, dans laquelle il était possible de se déplacer en parcours immersif à 360° et d’identifier 18 erreurs de prise en charge médicamenteuse. Les objectifs étaient de proposer une utilisation virtualisée de la chambre, d’étendre la portée de cet outil à l’échelle nationale et de favoriser le renouvellement des scénarii à moindre coût. L’outil a été développé pour être mis à disposition à partir de la semaine de sécurité des patients 2016. Depuis cette date, il est possible pour les soignants de se former à l’aide d’une simple connexion internet et d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un smartphone. Pour rendre l’outil plus ludique, il est possible de visiter la chambre avec un casque de réalité virtuelle. Ce parcours immersif a rempli les objectifs fixés, suscite encore l’intérêt des soignants huit mois après sa mise en ligne et participe ainsi à la démystification de l’erreur des professionnels, facilitant donc les échanges à ce sujet, les déclarations et leur traitement. En outre, la chambre ayant été conçue pour limiter le coût de nouveaux scénarii, il sera possible de faire évoluer cet outil de façon simple, rapide et à moindre coût. Des évolutions sont en cours d’élaboration en vue de renouveler le scénario pour la semaine de sécurité des patients 2017.

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