L'entretien prénatal individuel : un temps nécessaire au vécu et au suivi de la grossesse

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L'entretien prénatal individuel : un temps nécessaire au vécu et au suivi de la grossesse

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La dimension affective dans le processus de la naissance a été longtemps minimisée ou ignorée. Depuis 2005, la Circulaire DHOS/DGS/O2/6 C no 2005-300 du 4 juillet 2005 vise à développer la sécurité et la qualité des soins, dans un esprit d’humanité, par la prise en considération du contexte psychologique et social des parents et de l’enfant.

  • Sage-femme
Auteur : La Prévention Médicale / MAJ : 17/06/2020

Cette procédure comprend 3 mesures : la mise en place d’un entretien individuel du 4e mois, la prise en compte de l’environnement psychologique de la naissance et le développement des réseaux en périnatalité.

Contrairement à certaines idées reçues, l’entretien prénatal, qui n’est pas obligatoire, n’est pas seulement destiné aux populations défavorisées et démunies, ou encore au "repérage de la maltraitance", mais bien à toutes les populations, pour permettre aux futurs parents d’exprimer leurs attentes et leurs craintes et de les guider dans le suivi de la grossesse.

Quand il est proposé en tout début de grossesse, il est réalisé le plus fréquemment au cours du premier trimestre, mais peut dans certaines conditions, par manque d’information ou de disponibilité des couples, se faire plus tardivement.

S’inscrivant dans la préparation à la naissance et à la parentalité, il est majoritairement réalisé par les sages-femmes, qu’elles soient libérales, hospitalières ou de PMI, les médecins généralistes et les gynécologues ne le proposant pas suffisamment. Pourtant la relation de confiance qui s’établit entre la patiente et le professionnel de santé au cours de cet échange crée un climat de sécurité nécessaire au vécu et à la prise en charge efficace de la grossesse.

L’entretien individuel n’est pas une consultation médicale, mais un moment d’écoute et d’information qui permet au couple d’investir cette grossesse, et au soignant d’en adapter le suivi et l’orientation.

Entrer dans une relation intime avec eux, c’est prendre en considération leur souhait, les valoriser, leur permettre de s’approprier cette maternité et établir un climat de confiance. C’est porter sans jugement un regard bienveillant sur leur histoire et les difficultés que ces derniers peuvent rencontrer, identifier les situations de vulnérabilité, et coordonner ensuite les actions des différents intervenants de la naissance.

Des informations à visée préventive et éducative sur la grossesse sont données au cours de cet entretien.
Outre l’évaluation de l’état physique de la patiente, il est important que les soignants soient attentifs à son état émotionnel et affectif, car ce moment d’échange, qui fait appel aux qualités humaines du professionnel trop souvent supplantées par ses compétences techniques, a pour but la prévention et non la stigmatisation.

Les professionnels intervenants dans ce contexte ne sont pas tous préparés à mener à bien cet entretien, mais la mise en place de formations développant entre autres l’écoute et la relation d’aide ainsi que l’organisation du parcours de soins, en facilite grandement la réalisation.

La coordination nécessaire à la bonne transmission des informations entre les professionnels demande de l’organisation, du temps et la possibilité de proposer une aide spécialisée par l’intermédiaire d’un réseau de soins.

Ce dispositif d’accompagnement à la future parentalité encore trop méconnu doit s’inscrire dans un projet de soins et d’accueil en maternité. Cette aide précoce et de qualité, qui constitue un facteur de prévention de maltraitance et de psychopathologie infantile et adolescente, est un véritable enjeu de santé publique. On ne peut qu’encourager les professionnels à en faire la promotion.

 Circulaire DHOS/DGS/O2/6 C no 2005-300 du 4 juillet 2005 relative à la promotion de la collaboration médico-psychologique en périnatalité

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