Revue de presse risque médical - Mars 2016

Tout sur la gestion des risques en santé
                et la sécurité du patient

Revue de presse risque médical - Mars 2016

  • Réduire le texte de la page
  • Agrandir le texte de la page
  • Facebook
  • Twitter
  • Messages0
  • Imprimer la page

Retrouvez un panorama complet de la presse internationale concernant la prévention médicale, avec des résumés d'articles traduits en français.

A noter : la plupart des liens renvoient vers des sites anglais. L'accès au texte intégral de certains articles nécessite un abonnement.

  • Chirurgien
  • Médecin
  • Chirurgien-dentiste
  • Sage-femme
  • Paramédical
  • Patient
MAJ : 16/03/2016

L’opinion des panseuses sur le mauvais usage des check-lists

Cette étude australienne recueille l’opinion des panseuses sur l’attitude des chirurgiens face à la check-list. Le travail est rétrospectif sur l’analyse des 100 dernières interventions réalisées dans un CHU Australien (Royal Hobart Hospital)

Bien que le second temps de la check-list, temps de pause et de briefing,  ait été suivie dans 79% des cas et qu’il n’y ait eu aucun incident « qui n’aurait pas dû se produire », les auteurs constatent un engagement très actif par les panseuses alors que la plupart d’entre elles ont dû subir une hostilité, voire des sarcasmes de la part des chirurgiens. Les auteurs plaident pour accentuer l’implication des chirurgiens dans le respect de la check-list.

Jones, N. Tune-in and Time-out: Toward Surgeon-Led Prevention of “Never” Events, Journal of Patient Safety, janvier 2016, 1.

Lire l'article

Améliorer la culture du doute dans la formation des médecins

Ces auteurs israéliens constatent l’excès de confiance  des étudiants en médecine et des médecins de trois CHU comme cause potentielle du refus d’admettre une erreur. L’étude utilisait une vignette de cas clinique montrant  une jeune patiente avec une infection urinaire et une allergie à la pénicilline, demandant aux internes d’estimer leur niveau de confiance dans tous les pas du diagnostic et de l’indication thérapeutique.

Les auteurs pensent qu’il conviendrait d’améliorer la culture du doute en même temps que les connaissances.

Brezis, M., Orkin-Bedolach Y., Fink D., Kiderman A..  Does Physicianʼs Training Induce Overconfidence That Hampers Disclosing Errors? : Journal of Patient Safety, janvier 2016, 1.

Lire l'article

La vision par les patients des événements indésirables en ambulatoire

Cette équipe allemande a effectué une revue de la littérature des articles concernant les événements indésirables en ambulatoire. Ils ont colligé 19 études. La perception par les patients de la sécurité aussi bien en médecine primaire qu’en soins ambulatoires est plus large que ce qui était précédemment noté. En particulier les facteurs de communication ont joué un rôle important dans la survenue des événements indésirables et la satisfaction des patients. Les patients les moins satisfaits apparaissent aussi les patients les plus experts dans la détection des évènements indésirables.

Lang S., Velasco Garrido M., Heintze C..  Patients’ views of adverse events in primary and ambulatory care: a systematic review to assess methods and the content of what patients consider to be adverse events  BMC Family Practice 17 (2016): 6.

Lire l'article

Que faire de son smartphone en entrant au bloc ?

L’utilisation des téléphones dans les blocs est un risque évident, déjà largement considéré dans les recommandations.

Dans la réalité, l’article repère trois cas :

  • Cas 1 : aucune politique n’existe au bloc en regard de ces téléphones : très dangereux, car tous les acteurs finissent par consulter leur smartphones,  situation à traiter en urgence au conseil de bloc pour adopter une politique de cas 2 ou 3 ;
  • Cas 2 : la politique  interne autorise uniquement les appels urgents : il faut dans ce cas bien se mettre d’accord sur l’urgence, et inviter par exemple à adopter une sonnerie spéciale pour repérer les appels d’une ligne dédiée aux informations urgences ; il faut par ailleurs imposer le mode silence  pour toutes les personnes, voire déposer son smartphone dans un panier à l’entrée du bloc.
  • Cas 3 : les appels ne sont plus reçus dans la salle mais en arrière au bureau du bloc, et très sévèrement triés avant d’être répercutés dans la salle : solution idéale, mais qui nécessite un travail important de police pour la faire respecter, de présence arrière, et de conviction.

Irving A. Policies for the Use of Personal Mobile Devices in Surgical Suites, PSQH Patient Safety & Quality healthcare , Published on Wednesday, 10 February 2016 16:30

Lire l'article

Et si l’erreur était due à l'un de vos collègues ? Que diriez-vous ?

Les médecins deviennent progressivement plus à l’aise dans la reconnaissance de leurs erreurs et la présentation d’excuses aux patients. Une telle reconnaissance est particulièrement difficile lorsqu’elle implique la reconnaissance d’une erreur faite par un collègue. A propos d’un cas clinique, les auteurs discutent les réponses appropriées avec des experts en chirurgie et en bioéthique.

Antiel, R., Blinman T., Rentea R., Gonzalez K.,Marty Knott E., Juang D., Oyetunji T. , Holcomb G., Angelos P., Lanto J.  When a Surgical Colleague Makes an Error Pediatrics, 1 mars 2016, peds.2015‑3828.

Lire l'article

Retour d’expérience positif : mettre en avant les succès dans des cas qui n’ont pas respecté les procédures

Cette revue de la littérature, réalisée par une équipe britannique, cherche à colliger les méthodes et des cas où des succès ont été obtenus dans des pratiques déviantes des standards. 38 articles finalement inclus. Les auteurs constatent  que ce sont souvent des exemples US de médecine hospitalière cherchant à diminuer les infections. La plupart des articles expliquent la nature de la déviance, le résultat, et pourquoi le non respect du standard a été bénéfique. Mais la qualité de la recherche de ces articles est trop souvent discutable et avec des niveaux de preuve faible, pas assez de détails, peu de comparaison à des groupes de référence. L’idée fait sens, et mérite investigation, mais le matériel existant n’est pas encore très convaincant.

Baxter R., Taylor N., Kellar I., Lawton R..  What Methods Are Used to Apply Positive Deviance within Healthcare Organisations? A Systematic Review . BMJ Quality & Safety 25, no 3 (3 janvier 2016): 190‑201.

Lire l'article

Pour une meilleure prise en compte de la situation en anesthésie

Ces anesthésistes allemands évaluent la prise en compte de la situation par les médecins comme cause ou facteur favorisant des événements indésirables. A partir de 200 incidents survenus au bloc ou en soins intensifs, les auteurs retrouvent dans 81,5% des cas une mauvaise prise en compte de la situation, (dans 38,0% des cas dans la perception et dans 31,5% des cas dans la compréhension). Ils plaident pour une meilleure classification de cette mauvaise prise en compte.

Schulz, C., Krautheim V., Hackemann A., Kreuzer M., Kochs E., Wagner K.  Situation awareness errors in anesthesia and critical care in 200 cases of a critical incident reporting system  BMC Anesthesiology 16 (2016): 4.

Lire l'article

Comprendre l’implication des nouvelles technologies dans la survenue d'EIG

Une compréhension de la responsabilité des nouvelles technologies dans la survenue d’événements indésirables est nécessaire pour promouvoir ces nouveaux apports en toute sécurité. Sur plus de 3000 événements indésirables, ces auteurs US constatent la possible implication des NTIC dans 120 cas. Plus de la moitié des cas ont entrainé le décès du patient. Les trois principaux types d’incidents étaient les erreurs de médication, une erreur de site en chirurgie, des retards dans le traitement. Les thèmes plus souvent en cause étaient l’interface entre l’homme et l’ordinateur, la communication et le contenu clinique.

Castro G., Buczkowski L., Hafner J..  The Contribution of Sociotechnical Factors to Health Information Technology–Related Sentinel Events . Joint Commission Journal on Quality and Patient Safety 42, no 2 (1 février 2016): 70‑79.

Lire l'article

PDSA : plus difficile qu’on ne croit ?

Cette équipe anglo-américaine réfléchit sur la roue de l’amélioration Qualité (PDSA) et constate qu’elle est souvent trop simplifiée. Une bonne réalisation nécessite des ressources et un contexte favorable et les auteurs concluent qu’il ne suffit pas de « faire, faire » mais qu’un investissement significatif en « leadership », expertise et ressources est nécessaire pour parvenir au changement.

Reed J, Card A.. The Problem with Plan-Do-Study-Act Cycles . BMJ Quality & Safety 25, no 3 (3 janvier 2016): 147‑52.

Lire l'article

Comment se servir de la check-list ?

Plusieurs articles traitent toujours de la check-list :

- Dans celui-ci, les auteurs (italiens) recueillent le taux de complications post op et de mortalité, dans un protocole AVANT/APRES introduction d’un coaching à l’utilisation de la check-list (60 jours avant, 60 jours après). 10741 patients inclus.

La mise en place de la check-list mieux réalisée est associée avec une réduction de la mortalité à 90 jours de 2,4% avant à 2,2% (mais sans changement à 30 jours). La durée de séjour était aussi diminuée (1à,4 jours avant, 9,6 après). Cependant quel est le rapport de cause à effet ?

Bock M, Fanolla A, Segur-Cabanac I, Auricchio F., Melani C., Girardi F., A comparative effectiveness analysis of the implementation of surgical safety checklists in a tertiary care hospital  JAMA Surgery, 3 février 2016.

Lire l'article

- Interview très intéressante du Dr Lucien Leape à ce sujet : le Dr Leape insiste beaucoup sur le fait que la check-list n’est pas un objectif en soi mais qu’elle doit témoigner d’un changement de culture, de mentalité, que ces changements sont beaucoup plus difficiles à obtenir mais qu’ils sont seuls susceptibles d’entraîner une réelle amélioration de la sécurité.

In Conversation With… Lucian Leape, MD | AHRQ Patient Safety Network  Consulté le 1 mars 2016.
Lire l'article

0 Commentaire

Publier un commentaire