Revue de presse risque médical - Novembre 2015

Tout sur la gestion des risques en santé
                et la sécurité du patient

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Retrouvez un panorama complet de la presse internationale concernant la prévention médicale, avec des résumés d'articles traduits en français.

A noter : la plupart des liens renvoient vers des sites anglais. L'accès au texte intégral de certains articles nécessite un abonnement.

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MAJ : 18/11/2015

Nouveau rapport de l’académie de médecine US qui va faire date sur les erreurs de diagnostic

Le rapport de 2001 de l’Institute of Medicine (To Err Is Human) reste le fondement du mouvement de sécurité du patient. Le même organisme (National Academy of Medicine, IOM) vient de faire paraître un nouveau rapport sur les erreurs de diagnostic rédigé par un groupe d’une quinzaine d’experts. Une inférence plutôt prudente à partir des données disponibles conduit à un chiffre de 5% des adultes consultant en soins primaires subissant chaque année un retard ou un mauvais diagnostic. Les analyses post-mortem révèlent que 10% des décès au moins sont dus à des erreurs de diagnostics. Ces mêmes erreurs ou retards sont responsables de 6 à 17% des EIG dans les hôpitaux. Enfin, ces erreurs ou retards sont de loin la première cause de plaintes, presque le double de la catégorie suivante, et représentent logiquement la plus grande fraction des compensations financières. Au total, le comité conclut que la plupart des citoyens auront subi un retard ou une erreur de diagnostic dans leur vie, et la situation, en l’absence d’action ciblée, devrait plutôt empirer avec le vieillissement massif. Une des difficultés à améliorer cette situation  reste le lien objectif complexe existant entre erreur / retard diagnostic et la conséquence négative pour le patient, lien souvent patient et contexte dépendant sans oublier que les problèmes viennent parfois plus de la mise en jeu d’un traitement inapproprié sur le faux diagnostic, plutôt qu’au sens propre de l’erreur diagnostic. Plusieurs recommandations sont proposées : promouvoir le travail en équipe au sein d’équipes interdisciplinaires, favoriser l’engagement du patient dans le processus de diagnostic, mettre en place un système à large échelle et comportant retour d’expérience et action de correction, et améliorer le système d’information.

National Academy of Medicine, Improving Diagnosis in Health Care. Institute of Medicine, September 2015

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Relations entre erreurs et multimorbidités en médecine générale

Méta-analyse anglaise qui cherche les liens existants entre comorbidités du patient et  sécurité du patient en soins primaires (évènements indésirables ou précurseurs d’évènements). 75 articles sont inclus dans l’analyse. Lorsque la multimorbidité cumule des problèmes physique et de santé mentale, le risque d’incidents ou de précurseurs d’incidents  augmente fortement (OR = 2.39, 95% CI = 1.40 to 3.38 pour les EIG, OR= 1.69, 95% CI = 1.36 to 2.03 pour les précurseurs). Les comorbidités physiques seules s’associent uniquement au risque d’EIG mais pas à celui d’impact sur les précurseurs (OR = 1.02, 95% CI = 0.90 to 1.13).  Des études complémentaires sont nécessaires pour étudier le mécanisme des accidents chez ces patients multimorbides.

Panagioti M, Stokes J, Esmail A, Coventry P, Cheraghi-Sohi S, Alam R, et al. (2015) Multimorbidity and Patient Safety Incidents in Primary Care: A Systematic Review and Meta-Analysis. PLoS ONE 10(8): e0135947. doi:10.1371/journal.pone.0135947

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Erreurs et interruptions de soins

On considère couramment que les interruptions au cours des soins sont liées à un risque accru d’erreurs. Mais quelles sont les conséquences des interruptions ? Etude dans un service d’urgence d’un CHU, basées sur des observations et codages de l’activité effectués par des IDE et des techniciens formés à cette tâche. Le temps moyen passé sur des tâches non interrompues s’établit à 296 secondes dans la tâche principale en cours, alors que le temps passé sur des interruptions s’élève à 682 secondes. Après corrections, toute interruption retarde la tâche principale en moyenne de 121 secondes, soit 19% de son temps normal. Les interruptions en provenance du patient et des familles sont les plus intrusives. Pour résumer, les tâches sont ralenties, et les interruptions constituent une charge de travail supplémentaire.

Cole G, Stefanus D., Gardner H., Levy M., Klein E.The Impact of Interruptions on the Duration of Nursing Interventions: A Direct Observation Study in an Academic Emergency Department. BMJ Quality & Safety, 20 août 2015, bmjqs ‑ 2014‑003683.

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Diagnostic et traitement des cancers du sein

Les patientes atteintes d’un cancer du sein sont projetées dans un univers médical complexe et doivent se fier à l’expertise des professionnels de santé travaillant dans ce domaine. Pour identifier les risques et déceler les vulnérabilités pour les professionnels et les patients, les auteurs de cet article US ont étudié 562 dossiers de plaintes judiciaires de femmes atteintes de cancer du sein entre 2009 et 2014. Les problèmes les plus fréquents (342 cas) sont des retards de diagnostic, dont 50% liées à des questions d’imagerie (pas demandée, demandée trop tard, mal archivée, mal transmise), et 39% à la pratique médicale proprement dite des généralistes et gynécologues. A noter plusieurs bons cas cliniques cités dans le texte.

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Greenberg P., Raum D., Siegal D. Navigating Risks in Breast Cancer Diagnosis and Treatment. The Doctors Company, Consulté le 4 novembre 2015. 

Médecin seconde victime et système d’aide

Cette étude explore l’impact de l’erreur médicale sur la seconde victime (le médecin) et la mise en place d’une infrastructure d’aide dans un système de soins US. L’étude s’intéresse plus particulièrement à l’existence d’une différence de perception clinique de la sécurité du patient au sein de trois groupes de répondants (non-victimes, secondes victimes avec aide, secondes victimes sans aide). L’étude montre quantitativement le lien entre l’aide à la seconde victime et son influence sur une meilleure culture de sécurité du patient chez le médecin victime.

Hall L., Scott S.. The Second Victim of Adverse Health Care Events, Nursing Clinics of North America 47, no 3 (septembre 2012): 383‑93. 

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Erreurs de diagnostic : diffusion du rapport dans le grand public

La particularité de cet article, sur les erreurs de diagnostic, est d’avoir été publié dans le “Wall Street Journal”. Il témoigne ainsi, dans le grand public, de la nécessité de mesurer les erreurs de diagnostic et de comprendre les facteurs qui y contribuent. L’article résume par interview le contenu du nouveau rapport de l’académie de médecine US sur les erreurs de diagnostic (Hardeep Singh). Quelques chiffres sont mis en avant : 57% des problèmes de retard et erreurs de diagnostic sont en lien avec les examens complémentaires demandés (mal suivis, ou pas demandés), 56% avec une anamnèse mal conduite, 47% avec un mauvais examen médical physique, et 15% avec une mauvaise utilisation des résultats déjà disponibles.

Landro, L.  A Medical Detective Story: Why Doctors Make Diagnostic Errors. Wall Street Journal, 26 septembre 2015, sect. Life.

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Accidents évitables dans les hôpitaux ruraux

Cette étude compare les accidents évitables dans les hôpitaux ruraux et les non ruraux aux USA. Sauf en ce qui concerne les chutes, les hôpitaux ruraux ont moins de complications que les non ruraux.

L’étude s’intéresse à quatre accidents évitables impliquant des infirmières : les escarres, les chutes avec blessures, les infections urinaires sur sonde,  et les septicémies sur cathéter. La fréquence plus forte des chutes en ville peut vraisemblablement s’expliquer par un nombre plus faible d’infirmières.

Bae S., Yoder L. Implementation of the Centers for Medicare & Medicaid Servicesʼ Nonpayment Policy for Preventable Hospital-Acquired Conditions in Rural and Nonrural US Hospitals : Journal of Nursing Care Quality 30, no 4 (2015): 313‑22. 

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Un bel exemple de formation sur la sécurité

Une université espagnole a mis en place des cours en ligne de type MOOC (« massive open online course ») à destination des professionnels de santé sur la sécurité du patient. Le premier cours comprend huit modules sur l’importance de se former et d’établir une culture de sécurité et le second cours inclut dix modules concernant la sécurité à domicile.

Sarabia-Cobo C., Torres-Manrique B., Ortego-Mate M., Salvadores-Fuentes P., Sáenz-Jalón M.  Continuing Education in Patient Safety: Massive Open Online Courses as a New Training Tool. The Journal of Continuing Education in Nursing 46, no 10 (1 octobre 2015): 439‑45.

http://dx.doi.org/10.3928/00220124-20150918-01

https://miriadax.net/web/seguridad_paciente_5edicion

Avantages et inconvénients de la chambre seule…

Cette équipe londonienne évalue l’impact des chambres individuelles au sein d’un hôpital où elles représentent 100% des lits. Deux tiers des patients préfèrent les chambres individuelles pour leur confort et leur confidentialité. Le personnel apprécie les améliorations mais regrettent le manque de visibilité, et les difficultés de surveillance pour assurer la sécurité. Les distances pour le personnel augmentent et celui-ci doit adapter sa pratique. Il n’y a pas eu de preuve de diminution du taux d’infections. Le surcoût de ces chambres individuelles devient marginal avec le temps.

Maben J., Griffiths P., Penfold C., Simon M., Anderson J., Robert G., Pizzo E., Hughes J., Murrells T., Barlow J.  One Size Fits All? Mixed Methods Evaluation of the Impact of 100% Single-Room Accommodation on Staff and Patient Experience, Safety and Costs. BMJ Quality & Safety, 25 septembre 2015, bmjqs ‑ 2015‑004265.

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