Revue de presse novembre 2016

Tout sur la gestion des risques en santé
                et la sécurité du patient

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Retrouvez un panorama complet de la presse internationale concernant la prévention médicale, avec des résumés d'articles traduits en français.

A noter : la plupart des liens renvoient vers des sites anglais. L'accès au texte intégral de certains articles nécessite un abonnement.

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MAJ : 07/11/2016

Le dossier médical électronique consommateur de temps ?

57 médecins US, généralistes, cardiologues, chirurgiens orthopédistes ont été observés pendant 430 heures ouvrées, et pour 21 d’entre eux au-delà des heures ouvrées.
La mesure a porté sur les estimations du temps consacré aux (1) tâches administratives, (2) tâches cliniques en face-à-face avec le patient, (3) notes et travail différées sur le suivi des dossiers électroniques, et (4) autres activités.
Pendant les heures de travail, les médecins passent en moyenne 27% de leur temps avec le patient, 49% de leur temps sur le dossier médical électronique et sur les à-côtés médicaux de suivi des dossiers patients. En consultation, les praticiens passent 53 % de leur temps à des tâches réellement d’examen et 37 % au temps de bureau et d’écriture du dossier. Les 21 médecins interrogés sur leurs activités en heures non ouvrées disent consacrer 1 à 2 heures additionnelles sur le suivi et la mise à jour des dossiers électroniques.

Sinsky C., Colligan L., Li L., Prgomet M. Reynolds S., Goeders L., Westbrook J., Tutty M., Blike G. Allocation of Physician Time in Ambulatory Practice: A Time and Motion Study in 4 Specialties Allocation of Physician Time in Ambulatory Practice. Annals of Internal Medicine N/A, no. N/A (September 6, 2016): N/A-N/A.

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Perception de la qualité et de la sécurité dans tous les pays de l’UE

Evaluation de la perception de la Qualité des soins dans les 27 pays Européens : comparaison de 26663 patients de plus de 13 ans en 2009 Vs 26917 en 2013, jugeant par questionnaire de la perception de risque (EIG) à l’hôpital et hors de l’hôpital, de l’évaluation de la qualité globale du système de santé, et de l’histoire personnelle et familiale d’EIG
En 2013, le public est davantage conscient des risques à l’hôpital et des soins de ville par rapport à 2009. Il considère globalement que le système de soins de son pays est bon, mais sans évolution notable entre 2009 et 2013, ni vers le mieux, ni vers le moins bien (OR = 1.26; 95% CI: 1.21–1.32; P < 0.001). La déclaration des événements indésirables n’a pas été améliorée (OR = 1.00; 95% CI: 0.95–1.05; P = 0.929). La diminution des dépenses de santé entre les deux périodes est directement associée à la survenue des plus importantes dégradations de qualité vues sur terrain. Les variations entre les pays et à l’intérieur des pays restent toutefois très importantes.

Filippidis C. , Filippos T., Mian S., Millett C.. Perceptions of Quality and Safety and Experience of Adverse Events in 27 European Union Healthcare Systems, 2009–2013. International Journal for Quality in Health Care, August 30, 2016.

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Après l’événement indésirable : l’impact pour le professionnel

Après la survenue d’un événement indésirable, la réaction des professionnels de santé impliqués varie : l’impact psychologique est plus important lorsque les conséquences sont plus graves pour le patient, lorsque le professionnel de santé se sent responsable de l’incident et lorsque ce professionnel est de sexe féminin. (Les professionnels étudiés étaient des médecins, des infirmier(e)s, des sages-femmes). Une culture collective d’entraide diminue cet impact alors qu’une culture culpabilisante l’augmente. Les auteurs concluent que les institutions devraient anticiper et fournir une aide appropriée.
913 professionnels (186 médecins, 682 IDE, 45 sages-femmes) impliqués dans le traitement des EIG notent sur une échelle l’impact psychologique d’évènement indésirables vécus en répétant la mesure après l’évènement et à distance temporelle.
Résultats : Les facteurs personnels et organisationnels influent sur cet impact. L’impact est plus fort si l’évènement est plus grave, si le professionnel s’en sent responsable ; les professionnels féminins sont globalement plus sensibles ; et les caractères optimistes moins sensibles. L’impact décroit avec le temps. Un plus grand impact est aussi noté avec des stratégies de coping trop fortes. Une culture ouverte et d’aide mutuelle réduisent l’impact au contraire d’une culture du blâme qui l’augmente. Aucune corrélation n’est retrouvée avec le niveau d’expérience professionnelle, la résilience du professionnel, la présence d’un système d’aide aux secondes victimes, ou une culture d’apprentissage.

Gerven E., Bruyneel L., Panella M., Euwema M., Sermeus W., Vanhaecht K. Psychological Impact and Recovery after Involvement in a Patient Safety Incident: A Repeated Measures Analysis. BMJ Open 6, no. 8 (August 1, 2016): e011403.

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Conditions de travail et erreurs commises par le médecin

Ces auteurs US ont évalué le pronostic de patients en fonction de deux types contrastés de conditions de travail des praticiens (médecins généralistes et leurs patients diabétiques ou hypertendus). Il n’y a pas eu de différences en termes de diminution globale des erreurs, d’amélioration de la qualité des soins, seulement la preuve d’une relation entre les conditions de travail et la qualité de vie. A été constatée par contre une tendance individuelle à la diminution des erreurs chez les praticiens avec moins de « burn out ».
Interventions

Linzer M., Poplau S., Brown R., Grossman E., Varkey A., Yale S., Williams E., et al. Do Work Condition Interventions Affect Quality and Errors in Primary Care? Results from the Healthy Work Place Study. Journal of General Internal Medicine, September 9, 2016, 1–6.

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Causes des retards de diagnostic en soins primaires

Cette équipe évalue une nouvelle méthode pour capturer les causes des retards de diagnostic en soins primaires : 113 praticiens Londoniens (sur 500 contactés) ont identifié par questionnaire ouvert trois causes principales dans leur activité en lien avec ces retards, et suggéré des solutions potentielles. Les causes principales citées sont le manque de communication entre les acteurs des soins primaires et ceux des soins secondaires et l’absence de convergence entre les besoins médicaux des patients et ce qui est procuré par le système de soins. Parmi les solutions : un système plus rigoureux de communication des résultats anormaux aux patients, des « hotlines » directes arrivant chez les spécialistes et tout ceci pour un faible coût.

Car L. Tudor, Papachristou N., Bull A., Majeed A., GallagherJ. ,El-Khatib M., Aylin P., et al. Clinician-Identified Problems and Solutions for Delayed Diagnosis in Primary Care: A PRIORITIZE Study. BMC Family Practice 17 (2016): 131

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Paiement à la performance : exemption du programme ?

Une étude britannique s’intéresse au paiement à la performance : l’objectif est d’étudier les relations entre l’exemption d’un patient du programme, les caractéristiques de ce patient et la mortalité. L’étude a aussi quantifié la proportion de patients exemptés qui remplissaient les critères d’inclusion (diabète). Les femmes étaient surtout exclues pour contre-indication clinique et les hommes pour manque de consentement. Les patients exemptés avaient un risque augmenté de décès au cours de l’année suivante, quel que soit le motif de l’exemption. Une recherche ultérieure est nécessaire pour comprendre la relation entre l’exemption et le pronostic du patient.

Kontopantelis E., Springate D., Ashcroft D., Valderas J., van der Veer S., Reeves D., Guthrie B., Doran T.. Associations between Exemption and Survival Outcomes in the UK’s Primary Care Pay-for-Performance Programme: A Retrospective Cohort Study. BMJ Quality & Safety 25, no. 9 (September 1, 2016): 657–70

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Prévention des erreurs de médications ?

La prévention des risques associés aux infections a fait l’objet aux USA d’une liste de ‘précautions universelles’ (Universal Precautions) imposées par tous les états.
Medicare et Medicaid étend maintenant cette initiative au bon usage des prescriptions sur les dossiers patients électroniques, en introduisant une liste de ‘rappels de bons usages’ (Meaningful use) particulièrement centrée sur les prescriptions anciennes, souvent à l’origine d’EIG par oubli, interactions ou contre-indications avec les médicaments prescrits à nouveau pendant le séjour (67% de patients subissent des erreurs dans ce contexte dans leurs prescriptions, et 39% en ont des conséquences)
Il semble particulièrement nécessaire que l’ensemble des prescripteurs tiennent mieux compte des prescriptions déjà en cours. Les prescripteurs sont nombreux et une fois que la prescription est saisie dans le dossier, elle n’est souvent plus discutée, même si elle peut être nocive avec de nouvelles prescriptions. Ces erreurs peuvent être délétères.

Shane R.. Why ‘Universal Precautions’ Are Needed for Medication Lists. BMJ Quality & Safety 25, no. 9 (September 1, 2016): 731–32.

Culture de sécurité et soins primaires : un long chemin encore à faire

Cette revue de la littérature regroupe 214 articles pour étudier les effets des interventions améliorant la culture de sécurité dans les soins primaires. A partir de ces 214 articles, les auteurs en ont sélectionné deux qui permettent de comprendre les stratégies d’amélioration en soins primaires. Les niveaux de preuve étaient bas et peu de conclusions peuvent en être tirées, soulignant la nécessité de recherches ultérieures.

Verbakel N., Langelaan M., Verheij T., Wagner C., Zwart D.. Improving Patient Safety Culture in Primary Care: A Systematic Review. Journal of Patient Safety 12, no. 3 (September 2016): 152–58

Périnatalogie : amélioration de la sécurité et diminution des plaintes judiciaires

Dans cette étude US, les auteurs comparent dans le même hôpital les plaintes judiciaires dues à un accident périnatal avant et après une amélioration des pratiques de sécurité. Ils constatent une diminution de 44 % du nombre des plaintes, de 76% des pertes financières et de 85 % des indemnités payées. Pendant la même période, les plaintes en dehors de la périnatalogie n’ont pas significativement diminué.

Riley W., Meredith L., Price R., Miller K., Begun J., Mac McCullough J., Davis S.. Decreasing Malpractice Claims by Reducing Preventable Perinatal Harm. Health Services Research, August 1, 2016, n/a-n/a

Bénéfices et inconvénients des examens complémentaires et des thérapeutiques

Cette étude essaie d’apprécier la compréhension par le praticien des bénéfices et inconvénients des examens et thérapeutiques courantes.
Une bonne prise en charge des patients nécessite non seulement une bonne connaissance des examens et des thérapeutiques recommandés mais aussi une appréciation de la fréquence des bénéfices et inconvénients de chacun. Les patients doivent comprendre les bénéfices et les inconvénients de chaque traitement. Les praticiens sont souvent peu performants dans l’évaluation d’un traitement, et peuvent facilement en sous-estimer les inconvénients.

Krouss M, Croft L, Morgan DJ. PHysician Understanding and Ability to Communicate Harms and Benefits of Common Medical Treatments JAMA Internal Medicine 176, no. 10 (October 1, 2016): 1565–67

Perception de la qualité et de la sécurité dans tous les pays de l’UE

Evaluation de la perception de la Qualité des soins dans les 27 pays Européens : comparaison de 26663 patients de plus de 13 ans en 2009 Vs 26917 en 2013, jugeant par questionnaire de la perception de risque (EIG) à l’hôpital et hors de l’hôpital, de l’évaluation de la qualité globale du système de santé, et de l’histoire personnelle et familiale d’EIG
En 2013, le public est davantage conscient des risques à l’hôpital et des soins de ville par rapport à 2009. il considère globalement que le système de soins de son pays est bon, mais sans évolution notable entre 2009 et 2013, ni vers le mieux, ni vers le moins bien (OR = 1.26; 95% CI: 1.21–1.32; P < 0.001). La déclaration des événements indésirables n’a pas été améliorée (OR = 1.00; 95% CI: 0.95–1.05; P = 0.929). La diminution des dépenses de santé entre les deux périodes est directement associée à la survenue des plus importantes dégradations de qualité vues sur terrain. Les variations entre les pays et à l’intérieur des pays restent toutefois très importantes.

Filippidis C. , Filippos T., Mian S., Millett C.. Perceptions of Quality and Safety and Experience of Adverse Events in 27 European Union Healthcare Systems, 2009–2013. International Journal for Quality in Health Care, August 30, 2016

Bénéfices et risques d’un « second avis » en oncologie

Cette revue de la littérature apprécie les bénéfices et les risques d’un second avis en oncologie. 13 articles ont réuni les critères de sélection. Selon les études, entre 6,5 % et 36 % des patients recherchent un second avis. Des modifications dans le diagnostic, le traitement ou le pronostic surviennent dans 12 à 69 % des cas après le second avis. Dans 43-82% le diagnostic initial a été confirmé. La satisfaction des patients après second avis est élevée. Cependant il n’y a pas de données sur les résultats pour le patient ou sur la qualité du second avis. On voit que les seconds avis sont souvent divergents (amplitude de variation). La démarche mériterait sûrement une structuration et une transparence accrue, pour peut-être devenir obligatoire au bénéfice du patient.

Ruetters D., Keinki C. Schroth S., Liebl P., Huebner J. Is There Evidence for a Better Health Care for Cancer Patients after a Second Opinion? A Systematic Review. Journal of Cancer Research and Clinical Oncology 142, no. 7 (December 21, 2015): 1521–28

Former les étudiants à la déclaration des événements indésirables

Ce programme d’intervention US monocentrique (1 hôpital) cherche à renforcer l’aptitude des étudiants à déclarer des événements indésirables. 73 internes ont suivi ce programme dédié pendant six mois (formation à l’analyse des EI, staff hebdomadaire) et le nombre de déclarations est passé de une à dix par mois (P = 0.005). Les barrières les plus fréquentes étaient de ne pas savoir quoi déclarer (56,2%), comment déclarer (72,6%), et le manque de temps (43,(%). 14% avaient peur des conséquences. La plupart des EI étaient dues à des retards de prise en charge (40,9%) et des erreurs médicales (33,3%)

Krouss M., Alshaikh J., Croft L., Morgan D. Improving Incident Reporting Among Physician Trainees:” Journal of Patient Safety, September 2016, 1

Les événements indésirables en anatomopathologie

Cet article recense des événements indésirables reliés aux prélèvements chirurgicaux examinés en anatomopathologie. 648 incidents sont étudiés, la plupart durant la phase pré-laboratoire et particulièrement concernant l’étiquetage des prélèvements, la conservation et le transport. Le facteur contributif le plus courant était des défauts de communication lors du transfert, une inattention du personnel, un manque de connaissance. 52 des événements ont entraîné une atteinte temporaire ou permanente du patient et nécessité un traitement additionnel.

Steelman V., Williams T., Szekendi M., Halverson A., Dintzis S., Pavkovic S.. Surgical Specimen Management: A Descriptive Study of 648 Adverse Events and Near Misses. Archives of Pathology & Laboratory Medicine, September 9, 2016

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