Patient de 56 ans au moment des faits. En 1998, découverte d’une diverticulose sigmoïdienne en coloscopie.
Evolution ultérieure marquée par plusieurs épisodes douloureux de la FIG (fosse iliaque gauche) dont l’un particulièrement intense en juin 2004 justifiant une échographie...
Assignation du chirurgien, du gastroentérologue et de la clinique par les ayant-droits du patient.
Après le dépôt du rapport du chirurgien viscéral désigné comme expert, ne retenant qu’une « relative négligence » à l’encontre du chirurgien, les ayant-droits du patient abandonnaient la voie judiciaire et saisissaient la CRCI.
Ce matériel est réservé à un usage privé ou d'enseignement. Il reste la propriété de la Prévention Médicale, et ne peut en aucun cas faire l'objet d'une transaction commerciale.
La CRCI désignait comme expert, un praticien hospitalier, qualifié en médecine interne option réanimation et responsable d’une unité d’antibiothérapie. Celui-ci estimait que, lorsque le patient avait consulté le gastroentérologue pour un échec du traitement médical d’une diverticulite abcédée, il n’y avait pas d’indication à une coloscopie- classiquement contre-indiquée en cas de diverticulite- mais à un examen tomodensitométrique abdominal (TDM). Lors de l’hospitalisation pour suspicion de perforation incomplète au décours de la coloscopie, une antibiothérapie par voie IV associant Augmentin® (ou une céphalosporine de troisième génération) à un imidazolé était formellement indiquée ainsi qu’un TDM abdominal avant de prendre toute décision opératoire. En outre, la procédure opératoire décidée en semi-urgence avait été exécutée comme s’il s’agissait d’une intervention programmée dans un contexte non infectieux avec l’administration d’une antibiothérapie prophylactique alors qu’il y avait une indication d’antibiothérapie curative. De manière annexe, l’antibioprophylaxie, si elle avait été justifiée, n’était pas conforme aux recommandations officielles dans ce type de situation.
Au total, « (…) Une coloscopie injustifiée avait conduit à une symptomatologie compatible avec une complication à type de perforation et avait précipité une décision opératoire qui s’était déroulée sans tenir compte du contexte infectieux. L’absence d’antibiothérapie curative avait exposé le patient à un risque infectieux gravissime, risque qui s’est réalisé avec la survenue d’une fasciite nécrosante en postopératoire immédiat aboutissant au décès du patient (…) ».
En l’absence de lien de causalité certain entre le décès et la coloscopie ainsi qu’entre le décès et l’intervention, l’expert concluait à une perte de chance qu’il évaluait à 80 % (20 % pour la réalisation de la coloscopie, 20 % pour l’absence de TDM préopératoire et 40 % pour l’absence d’antibiothérapie curative). Il attribuait 70 % de la responsabilité de cette perte de chance au chirurgien et 30 % au gastroentérologue. Il excluait toute responsabilité des anesthésistes et de la clinique.