Le cas clinique est celui d’un homme de 61 ans traité par neuroleptiques pour une affection psychiatrique chronique et vivant en foyer. A une date non précisée, il a subi une intervention pour un ulcère gastro-duodénal.
Saisine de la CRCI par la famille du patient, en réparation du préjudice subi.
Ce matériel est réservé à un usage privé ou d'enseignement. Il reste la propriété de la Prévention Médicale, et ne peut en aucun cas faire l'objet d'une transaction commerciale.
L’expert, chef de service de chirurgie générale et viscérale, estimait que les complications survenues ainsi que le décès du patient aurait pu être évités si l’intervention chirurgicale, indispensable, avait été plus précoce : « (…) La comparaison des radiographies du 15 et du 16 juillet, qui montraient la fixité des images d’occlusion du grêle, auraient dû conduire à poser l’indication d’une intervention chirurgicale, au plus tard le 16 ou le 17 juillet. La réalisation d’une tomodensitométrie abdominale au cours des premières 24 heures, conformément aux recommandations médicales en vigueur, aurait certainement apporté une contribution décisive pour poser une indication opératoire précoce. Le cas échéant, cet examen non invasif, pouvait être répété à 48 heures, sans inconvénient…Le délai de quatre jours qui s’était écoulé entre l’admission du patient à la clinique et l’intervention chirurgicale avait été responsable d’une inhalation bronchique – au demeurant tardivement prise en charge--et d’une nécrose étendue du grêle volvulé. Dans les heures précédant l’intervention, une défaillance polyviscérale s’était installée, qui avait rapidement conduit au décès dans les suites opératoires (…) »
L’expert concluait que les manquements observés avaient été responsables d’une perte de chance d’éviter les complications à l’origine du décès, qu’il évaluait à 50 %.
Avis de la CRCI (novembre 2012)
La CRCI considérait que « (…) Le chirurgien et le gastro-entérologue avaient compromis les chances du patient d’obtenir une amélioration de son état de santé ou d’échapper à son aggravation, la perte de chance étant évaluée à 80%. Chacun des médecins mis en cause était, pour moitié, à l’origine de cette perte de chance (…) »