• Monsieur A. passe au cabinet vétérinaire prendre rendez-vous pour le rappel des vaccins de sa chienne, dont le vaccin antirabique. Il précise à l’auxiliaire qui l’accueille qu’il avance sciemment la date du rappel car il doit partir quelques jours avec son animal en Colombie. Il demande à cette occasion quelles sont les formalités à accomplir pour voyager en règle. Il lui est répondu de se renseigner auprès de l’ambassade de Colombie.

• A la date fixée, la consultation vaccinale a lieu. Est évoqué à nouveau, cette fois avec le praticien, ce prochain déplacement en Colombie ; aucune question particulière n’est alors posée, les formalités de voyage pour la chienne ne sont pas évoquées. La chienne a reçu son injection vaccinale et un certificat de bonne santé et de vaccination est délivré.

• Au retour de son séjour en Colombie, Monsieur A., mécontent, passe voir son vétérinaire et lui explique qu’il n’a pu rentrer avec sa chienne, demeurée en quarantaine (trois mois) à Bogota, après que des prélèvements pour tests sérologiques aient dû être mis en œuvre en urgence, in extremis avant son propre départ de Colombie, pour permettre le retour de la chienne qu’il devra alors aller récupérer à l’issue de cette quarantaine. Il n’avait certes pas suivi le conseil de se renseigner auprès de l’ambassade de Colombie. Il reproche néanmoins au praticien d’avoir négligé de l’informer des obligations liées au Règlement européen CE 998/2003 : des prélèvements auraient dû être faits avant le départ de France, dans des délais contraints en vue d’un titrage des anticorps sériques antirabiques.

• En effet la contrainte majeure n’émane pas, dans ce cas de figure, de la Colombie, pays tiers au titre de l’annexe II du Règlement susmentionné. La contrainte concerne non pas l’entrée dans ce pays tiers mais le retour au sein de l’Union européenne, ici en l’occurrence la France, ce que n’envisagent pas toujours les propriétaires d’animaux de compagnie lorsqu’ils partent en voyage avec leur animal de compagnie.

• Les carnivores de compagnie peuvent circuler au sein de l’Union européenne, dès lors qu’ils sont dûment identifiés et vaccinés contre la rage, le certificat figurant sur un passeport européen. Des exigences supplémentaires existent pour quelques pays de l’Union (Royaume-Uni, Irlande, Malte, Finlande).

• Rentrer en UE, après l’avoir quittée, depuis un pays tiers, notamment un pays tiers non indemne de rage, comporte des conditions beaucoup plus contraignantes qui nécessitent de bien préparer le voyage en s’y prenant suffisamment tôt. Il y a notamment l’exigence d’un titrage sérique des anticorps antirabiques, le taux exigible étant supérieur à 50 UI/ml pour être autorisé à rentrer. Le prélèvement doit être effectué au moins trente jours après la vaccination et au moins trois mois avant l’importation.

• L’événement indésirable grave (EIG) en relation avec l’acte vétérinaire de la consultation vaccinale (rappel de vaccination antirabique) est ici constitué par la séquestration de l’animal pendant tout un trimestre dans un pays géographiquement très éloigné de la France, avec toutes les conséquences, notamment affectives et économiques (frais de voyages supplémentaires, frais de pension de l’animal…) facilement imaginables.

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1. Lisez en détail le cas clinique.
2. Oubliez quelques instants cette observation et rapportez-vous au tableau des barrières, identifiez les barrières de Qualité et sécurité que vous croyez importantes pour gérer, au plus prudent, ce type de situation clinique. Le nombre de barrières n’est pas limité.
3. Interrogez le cas clinique avec les barrières que vous avez identifiées en 2 ; ont-elles tenu ?
4. Procédez à l'analyse détaillée selon la méthode des Tempos

• Faire connaître aux propriétaires d’animaux les formalités à accomplir pour les voyages avec leurs animaux de compagnie fait partie des compétences attendues du vétérinaire praticien. Elles lui ont été enseignées (formation initiale et continue).

• Les organismes vétérinaires techniques et syndicaux ont très largement communiqué auprès de la profession sur les formalités à connaître et les informations à donner au public. L’Ordre national a communiqué dans la Revue de l’Ordre et son site comporte des informations claires, complètes, précises:
  Conditions de circulation avec un animal de compagnie
  Voyager avec son animal de compagnie au Royaume Uni.

• Les DDPP/DDCSPP sont en mesure de fournir les informations.

• Des sites privés apportent les informations. Signaler en particulier le site privé ANIVETVOYAGE, réalisé par le Dr Vre Dominique LACHAPELE et reconnu par l’Ordre des vétérinaires dans le cadre du prix de l’Ordre 2018 (attribution d’un accessit). Dans la lettre électronique de juillet 2018 du Conseil national, il est écrit :« Ce site est une mine de conseils pratiques et il recense les formalités à remplir pour préparer le voyage d’un animal de compagnie à l’étranger, ainsi que pour revenir en France. Par cet accessit l’Ordre reconnaît la grande qualité et la fiabilité du travail effectué bénévolement par notre consœur, et il encourage les vétérinaires à s’aider de ce site Internet pour répondre aux questions de leurs clients sur les formalités pour voyager. »