Traitement létal sur un chiot pour une gastro-entérite banale

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Traitement létal sur un chiot pour une gastro-entérite banale

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  • Traitement létal pour une gastro-entérite banale sur un chiot

Un chiot mâle de race Yorkshire Terrier âgé de deux mois, vacciné et vermifugé, pesant 1,4 kg, est présenté par son propriétaire éleveur à la consultation pour vomissements et diarrhées depuis deux jours...

  • Vétérinaire
Auteur : Dr Vre Michel BAUSSIER / MAJ : 25/02/2019

Cas clinique

  • L’état général reste bon malgré un léger abattement, le chiot ne présente pas d’hyperthermie, les muqueuses oculaires sont légèrement congestionnées, le pli de peau n’est pas persistant, l’abdomen est souple.
  • Par « sécurité », le chiot est gardé en hospitalisation pour perfusion et examens complémentaires.
  • Une sédation avec Dexdomitor 0,1 mg/ml, ND est alors immédiatement réalisée (0,1ml par voie intramusculaire) pour pose d’un cathéter, suivie de la mise en place d’une perfusion (soluté NaCl 0,9%) et de l’injection immédiate d’un bolus intraveineux d’Estocelan, ND (0,15ml).
  • Des convulsions et un œdème aigu du poumon (OAP) surviennent dans les deux minutes suivant l’injection intraveineuse du bolus d’Estocelan. Les tentatives de réanimation sont inefficaces.
  • La responsabilité civile professionnelle du praticien est mise en cause. Il est reconnu responsable du sinistre en raison notamment de l’administration - considérée comme fautive - du sédatif analgésique, utilisation explicitement non recommandée par la notice sur les chiots de moins de quatre mois.

L’événement indésirable grave consiste en la survenue de cet OAP mortel dans le cadre de ce traitement symptomatique d’une gastro-entérite banale et vraisemblablement bénigne, traitement ayant comporté des prises de risque successives, accumulées et rapprochées.

Les risques, sur ce très jeune animal de très faible poids, sont ceux d’une perfusion trop rapide et trop massive (attention au débit), ceux de l’emploi d’un sédatif sur un animal présentant une affection systémique, sédatif de surcroît inadapté compte tenu de l’âge de l’animal, ceux d’un surdosage en Dexdomitor (ND), d’un surdosage en Estocelan (ND), d’injections intraveineuses trop rapides. Le surdosage peut tout simplement aussi être lié à la difficulté matérielle du dosage pour de très faibles volumes en l’absence de seringues suffisamment précises.

Analyse des barrières

Télécharger l'exercice (pdf - 28.46 Ko)

  1. Lisez en détail le cas clinique.
  2. Oubliez quelques instants cette observation et rapportez-vous au tableau des barrières, identifiez les barrières de Qualité et sécurité que vous croyez importantes pour gérer, au plus prudent, ce type de situation clinique. Le nombre de barrières n’est pas limité.
  3. Interrogez le cas clinique avec les barrières que vous avez identifiées en 2 ; ont-elles tenu ?
  4. Analysez les causes détaillées avec la méthode des Tempos

Propositions d'actions préventives

  • Toujours être imprégné du principe « Primum non nocere » !
  • Bien relire les notices. Les respecter !
  • Penser aux réactions spécifiques des jeunes animaux aux effets des médicaments.
  • Être très attentif sur le très jeune animal de faible volume et faible poids aux risques de surdosage et d’injections ou perfusions intraveineuses trop rapides.
  • Utiliser des seringues parfaitement adaptées aux très faibles volumes.
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