Covid-19, l'expérience hollandaise

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Effets délétères du Covid sur les patients non COVID, comment mieux y répondre ?

Auteur : Pr René AMALBERTI, Docteur en psychologie des processus cognitifs, ancien conseiller HAS / MAJ : 27/11/2020

Une tribune hollandaise sur les retards de prise en charge de patients qui n’ont pas le Covid mais qui souffrent d’autres pathologies et ne viennent plus au cabinet.

Ces patients restent chez eux de peur de fréquenter des salles d’attentes et des patients pas toujours bien protégés avec le matériel adéquat, et du personnel médical y compris de rendez-vous qui n'est pas toujours très disponible en pleine crise.

L’Organisation Mondiale de la Santé fait état d’un effondrement des visites de ces patients, et d’un risque énorme de pathologies mal traitées.

En Espagne, les infarctus du myocarde ont ainsi chuté de 40 % pendant la pandémie… pareil en Grèce, et à peine moins dans les pays du nord de l’Europe.

Mais paradoxalement, la mortalité de ces pathologies n’a pas forcément augmenté (sur la base des résultats actuels), ce qui pourrait ouvrir des recherches sur leur prise en charge dans des conditions non Covid !

C'est aussi le cas du cancer avec un nombre de retard de diagnostic lié au Covid tout à fait impressionnant, au moins 5 000 en Hollande, plus de 30 à 40 000 en France et aux Royaume Unis ; sans parler des autres pathologies chroniques graves, dont le suivi a été abandonné ou mal réalisé pendant plusieurs mois (plus de 2,5 millions d’hollandais concernés).

Comme dit précédemment, il faudra sans doute quelques mois de plus pour faire un bilan réel et comparatif avec les années sans Covid, avec peut être de relatives bonnes surprises (révélant une sur médicalisation inutile dans les cas habituels), mais sans aucun doute aussi quelques mauvaises surprises.

Que peuvent faire les généralistes pour offrir un meilleur service ? Quelques mesures s’imposent :

  • Dresser une liste des patients qu’il faut absolument suivre et être proactif pour les relancer.
  • Proposer de la téléconsultation pour pallier au risque COVID, se former rapidement, mettre en place le dispositif ou rejoindre un groupe qui pratique.
  • Séparer au cabinet les consultations à risque COVID des autres.
  • Tester à grande échelle au moindre doute, et tracer en quarantaine par la suite les cas positifs.
  • Se préparer différemment à une seconde vague en misant moins sur le confinement et plus sur les mesures barrières, et les groupes à risques.
Van Weert H. After the first wave: What effects did the COVID-19 measures have on regular care and how can general practitioners respond to this ? European Journal of General Practice, (2020), 26 : 1, 126-128, DOI: 10.1080/13814788.2020.1798156

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