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Culture de sécurité en médecine

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2007 - Revues des questionnaires d’évaluation de climat de sécurité

18/08/2015

Guldenmund, F., The use of questionnaires in safety culture research – an evaluation, Safety Science,, 2007, 45, 723-43

Résumé

Les questionnaires d’évaluation des climats de sécurité n’ont pas démontré dans l’industrie une qualité  métrologique exceptionnelle, notamment dans leur pertinence à isoler des déficits organisationnels patents. Le défi est d’avoir un outil facile à manier, rapide, donnant une idée raisonnablement utile du climat pour prendre des mesures correctives. On n’imagine pas dans ce cadre un instrument extrêmement précis, mais il faut au moins un instrument qui sache reconnaître les points faibles de l’organisation (et le problème commence là car il faut posséder une théorie validée des points faibles organisationnels et de leur lien formel a la sécurité). La liste des dimensions pertinentes à prendre en compte est un objet de débat ; on peut y voir, comme Flin, 2006 (sus référencé) 6 dimensions : management, système de sécurité, nature des risques, pression de travail, compétences, procédures, mais ces dimensions se déclinent à chaque niveau organisationnel (macro (organizational), meso (group), micro (individuals), en ajoutant la distinction à ce dernier niveau entre l’individu rationnel, et l’individu  émotionnel).
•    Au niveau organisationnel on retrouve 9 dimensions : politique de gestion des risques, plateforme technique, maintenance, procédures, personnels et planning, compétences, engagement collectif, communication et suivi des changements. Les exploitations de questionnaires montrent une certaine agrégation et superposition de valeurs parmi ces 9, avec le management largement prédictif des autres valeurs.
•    Au niveau groupe, les résultats des évaluations restent peu spécifiques. Le rôle (ou l’absence) du leader est souvent montré comme essentiel dans la survenue des accidents, mais souvent on observe une floraison de différents styles de leaders à l’intérieur d’une même organisation, avec un risque de moyennage des attitudes par la mesure qui tue l’information locale.
•    Au niveau individuel, la compétence est souvent mise en avant, de même que le taux de sinistralité des employés (bien corrélé avec le risque futur en médecine).
•    Au bilan, un certain nombre de questions restent en l’air, notamment le lien formel entre mesure d’un type d’organisation particulier et risque d’accident. ON mesure des valeurs qui ont probablement du sens pour la sécurité, largement médiées par l’organisation au plus haut niveau, et donc avec des dimensions finalement peu indépendantes entre macro-meso et micro, même si des processus de régulation peuvent contre dire les valeurs mesurées en matière de résultats. On peut se demander si, compte tenu des limites des questionnaires, des techniques d’audit ne seraient pas plus appropriées.

Mon avis

Un très bon papier très complet sur la mesure des climats de sécurité dans l’industrie.