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Fréquence des EIG et risques en médecine générale

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2011 - Faut-il renvoyer les examens complémentaires directement aux patients?

14/08/2015

Giardina T., Singh H.Should Patients Get Direct Access to Their Laboratory Test Results? An Answer With Many Questions, JAMA, Published online November 28, 2011 E1

Résumé

Entre 8 et 26 % des résultats anormaux selon les études ne sont pas suivis d’action médicale. Pire, il ne semble pas que l’informatisation des dossiers ait vraiment changé cette donne. Devant ce constat, le ministère de la santé américaine a proposé un texte législatif le 4 septembre 2011 autorisant les patients à recevoir leurs examens complémentaires biologiques à la maison (uniquement sur leur demande). La proposition de loi s’appliquerait à 39 états dépourvus de textes sur ce domaine. La nouvelle loi ne spécifierait pas une durée minimale pour obtenir les résultats, et préciserait quels examens devraient d’abord avoir été vus par un médecin.
Les auteurs constatent que même si cette loi est actée, et qu’elle représente une avancée certaine, la littérature reste assez confuse sur ce qui serait idéal dans le suivi des examens prescrits par les médecins. Il en va de même de l’absence d’études montrant clairement l’intérêt d’informer directement le patient de ses résultats. Une seule étude a été publiée montrant un intérêt pour le patient d’une l’information  sur le court terme (dans ce cas par téléphone et par des infirmières), mais le bénéfice devient déjà minimal à 3 mois de distance. Rien n’est d’ailleurs précisé dans la future loi sur ce que les patients doivent faire ou ne pas faire en recevant le résultat. Ce type de loi pourrait aussi avoir des conséquences sur la coresponsabilité accrue des patients qui pourraient plus difficilement arguer de délais dans leur prise en charge. Du côté des médecins, la loi prédit que cela réduira la charge de travail des médecins, mais encore une fois, rien de vient le prouver dans les études existantes ; par contre la loi ne dit rien sur la délivrance et l’accompagnement de résultats très sensibles comme les  carte génétique ou  la recherche du SIDA. Dans tous les cas il est à craindre de multiples interactions téléphoniques des patients avec leurs praticiens, sans facturation bien sûr…Enfin, les auteurs s’interrogent sur les effets à long terme sur la relation médecin patients en s’en inquiétant, mais sans donner vraiment de réponse.

Mon avis

Une bonne revue de question sur un sujet difficile du suivi des examens.