Recommandations pour la télémédecine en soins primaires

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Recommandations pour la télémédecine en soins primaires : un super travail américain qui peut nous aider

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Le collège de Médecine Générale des USA (ACP, American College of Physicians) vient de publier un document très complet et très argumenté sur ses recommandations en matière de télémédecine, 13 au total.

  • Médecin
Auteur : Pr. René AMALBERTI / MAJ : 10/09/2018

Comme souvent sur ces aspects techniques, les USA sont quelques années en avance sur nous; il est donc intéressant de regarder leur retour d’expérience.

Le début de l’expérience Américaine remonte maintenant à 10 ans, avec une pratique assez déployée dans 26 états, relevant –sans surprise- de 7 acceptations juridiques différentes, mais qui tendent à s’harmoniser avec le temps.
Dans la plupart des cas il s’agit de mise en relation médecin-patient par l’intermédiaire d’une liaison vidéo, mais l’arrivée des applications mobiles et tablettes informatiques à grande échelle perturbe et agrandit notablement cette définition de départ (90% des américains ont un téléphone et 58% un smartphone sophistiqué avec mails et internet).

En termes de volume, le nombre de consultations par télémédecine est passé de 350000 en 2005 à plus de 5 millions en 2015 et dépassera 7 millions en 2018, avec une croissance de 18,5% par an entre 2012 et 2018. La mesure des bénéfices est encore incomplète, mais elle est clairement double, financière +pour le système de santé, et médicale ++ avec un accès facilité au médecin pour les patients isolés +++ et  un suivi sécurisé et facilité des patients à risques à domicile ++ (sortie d’hôpital, cardiaques, AVC…) où ce type de relation réduit significativement la survenue des complications et des ré-hospitalisations.

Dans ces conditions très favorables, et qui prédisent une extension encore plus rapide et forte de ces pratiques, le collège US émet 13 recommandations :

  1. Le collège reconnaît les qualités de ce mode de consultation.  Mais il recommande plutôt cette pratique dans les cas d’une relation déjà établie entre le médecin et son patient, et recommande de ne pratiquer les téléconsultations que de façon alternative et intermittente à des consultations en présentiel
  2. Le collège pense que ce mode de consultation n’est pas un obstacle à une bonne relation médecin patient. SI la consultation est initiale, sans connaître le patient, il convient de prendre le temps, comme dans un cabinet, pour établir le contact, et si possible accéder au dossier médical.
  3. Le collège prend en compte l’effet éventuellement discriminant de la technologie et recommande de concevoir et acheter des outils de téléconsultations accessibles aux plus modestes financièrement et intellectuellement, et de trouver des solutions pour des accès internet efficace.
  4. Le déploiement à grande échelle nécessitera une politique volontariste de l’état pour aider techniquement la réalisation
  5. Le critère de choix d’utiliser ou pas la télémédecine doit rester à la main des médecins et professionnels de santé
  6. Il n’y  a aucune raison de dégrader les standards médicaux pour ce mode de travail
  7. Mais il y a tout à croire que de nouveaux standards sont nécessaires pour ce nouveau type d’interaction, et ils restent à développer
  8. Le collège recommande la mise en place de crédits de recherche d’état dédiés à la validation et l’amélioration de ces nouvelles techniques
  9. Le collège recommande que les médecins s’assurent spécifiquement pour ce nouveau risque
  10. Des qualifications particulières pourraient être envisagées (labels, licences) pour des réseaux médicaux pratiquant la télémédecine à grande échelle
  11. Les hôpitaux pourraient être eux aussi associés et travailler en réseau en reconnaissant les praticiens et les organismes habilités à faire ce travail à distance dans le cadre de leur propre réseau de soins
  12. Il faudra revoir les schémas de paiement  et de remboursement, en distinguant peut être les zones urbaines des zones isolées
  13. Le collège suggère de rembourser toute forme de consultation, par écrit, oral, vidéo, du moment qu’elle est cliniquement appropriée au patient

 

Pour aller plus loin

Daniel H. Snyder Sulmasy L. Policy Recommendations to Guide the Use of Telemedicine in Primary

Care Settings: An American College of Physicians Position Paper, Ann Intern Med. 2015;163:787-789

Lire l'article en anglaishttp://annals.org/article.aspx?articleid=2434625

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