Dossier électronique des patients : un dialogue permanent

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Au moment où la France renforce ses sites publics (scope santé) et constate ses difficultés avec le DMP, quelques pays sont précurseurs et ont déjà testé à grande échelle le partage du DMP avec le patient.

  • Patient
Auteur : Pr. René Amalberti / MAJ : 17/06/2020

La revue porte sur les solutions sécurisées d’accès du patient à son Dossier Médical Personnalisé, avec des possibilités de questions aux professionnels de santé qui le suivent, et d’accès à des informations complémentaires. On parle en anglais de Patient Portals.

Le système américain distingue depuis 2009 plusieurs familles de Portails : le niveau 1 correspond à des portails où le patient peut obtenir une copie de toutes ses informations médicales. Les niveaux 2 permettent d’accéder en ligne, de télécharger, et de transmettre de l’information additionnelle par exemple sur des évènements intercurrents (hospitalisation par exemple).

Dans la réalité, les initiatives sont assez locales, et très variées dans l’offre réelle offerte aux patients. La revue de question essaie de faire un point sur cette variété d’offre et les résultats obtenus. 6482 articles et documents inclus, 46 de bonne qualité et analysés, 18 parlent de résultats, satisfaction des patients et adhésion, 7 d’utilité, et 10 mentionnent des spécificités sur les patients.

Parmi les 18 parlant de résultats, 4 études randomisées principalement pour des patients diabétiques et cardiaques. Il n’y pas de différence significative de pronostic ou de réduction de complication quand le portail est installé dans 2 cas sur 4, même si la satisfaction des patients est généralement meilleure. Dans une 3° étude randomisée plus centrée sur l’hypertension, on note un effet positif. C’est aussi le cas avec des études sur les patients dépressifs et sur des effets de campagnes de prévention en médecine générale.

Pour le domaine de l’efficacité et de l’utilisation des portails, l’utilisation des fonctions de communication du portail donnent des résultats ressentis comme plus satisfaisants, avec moins d’appels, et moins de venues aux urgences dans la moitié des études.

Enfin, pour ce qui est des spécificités patients, les patients masculins, jeunes, mieux éduqués que la moyenne, d’une CSP plus élevée, ont significativement plus de facilité à utiliser ces portails.

L’étude conclut que le temps n’est plus au doute. Il existe assez d’évidences pour adopter ces stratégies de portails personnels médicaux ouverts aux patients. On peut sans doute encore beaucoup progresser en organisant les offres de ces portails par types de pathologies et de patients. La plupart contiennent déjà des fonctionnalités de base : résultats des examens, notes de synthèse, résumés de visites médicales, ordonnances et prescriptions successives, et une messagerie sécurisée.

Source : Lubick Goldweig C., Orshansky G., Palge N., Towfigh A., Haggstrom D., Miake-Lye I., Beroes J., Shekelle P. Electronic Patient Portals: Evidence on Health Outcomes, Satisfaction, Efficiency, and Attitudes : a systematic review, Ann Int Med, 2013, 159 :677-87

**** Mon avis : un pas dans un futur déjà présent, qui deviendra rapidement une norme.

 Lire l'article en anglais

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