Tout sur la gestion des risques en santé
                et la sécurité du patient

Fréquence des EIG et risques en anesthésie

  • Réduire le texte de la page
  • Agrandir le texte de la page
  • Facebook
  • Twitter
  • Messages0
  • Imprimer la page

2021 - Au Royaume-Uni, le manque de généralistes est bien responsable des saturations des urgences

02/03/2021

Parkinson B, Meacock R, Checkland K, et al How sensitive are avoidable emergency department attendances to primary care quality? Retrospective observational study BMJ Quality & Safety Published Online First: 03 November 2020. doi: 10.1136/bmjqs-2020-011651

Résumé

On dit souvent que la mauvaise organisation des gardes en soins primaires et le manque de généralistes se répercutent sur les urgences et expliquent en grande partie la saturation de ces services d’accueils.

Cette étude rétrospective anglaise essaie de mesurer cet effet. Elle porte sur toutes les admissions aux urgences en Angleterre de 2015 à 2016 en utilisant trois définitions de ce que serait une venue évitable aux urgences : (1) des patients venus d’eux-mêmes, examinés et renvoyés à la maison sans traitement ou avec un traitement à installer par leur généraliste (2) des patients arrivant avec un dossier plus ou moins validé par leur généraliste, et qui sont renvoyés vers leur généraliste, (3) des patients venus d’eux-mêmes et renvoyés immédiatement sans examens complémentaires.

Côté généraliste, le système anglais permet de compter toutes les consultations de ces patients, ainsi que les consultations totales réalisées. On mesure aussi l’opinion des patients de médecine générale recueillie annuellement (leur expérience du système de soins primaires) ; On compte ainsi les temps d’attente lors des demandes de consultations en heure ouvrable et non ouvrable, les difficultés à obtenir un contact téléphonique avec leurs généralistes, les pratiques en matière d’accès à un généraliste dans une nouvelle zone pour des patients qui viendraient à déménager, les attentes en cas de pathologie chirurgicale, bref, beaucoup d’indicateurs de la qualité perçue des soins primaires.

Les données ont aussi été ajustées côté patient aux pathologies chroniques, à l’âge des patients, leur profil socio-professionnel (incluant les informations sur le chômage), leur niveau de salaires, et côté médecins à la zone géographique et la carte sanitaire.

Globalement, les volumes de patients aux urgences sont corrélés négativement à 3 des 7 mesures principales de qualité des soins primaires : le jugement de mauvaise qualité du service médical rendu en soins primaires, la difficulté à obtenir un rdv avec le généraliste, et la difficulté à obtenir un contact téléphonique (avec le généraliste). Au total, ce sont 341000 passages aux urgences (2,4 %) du total des passages de 2015-2016 qui ont été associés de façon certaine à une mauvaise qualité des soins primaires.

Les auteurs notent cependant que ces chiffres ne sont pas extrêmes et n’expliquent donc qu’une partie de la saturation des urgences.

Mon avis

Un sujet récurrent : l’intérêt de l’article est de montrer, comme souvent, que ce qu’on croit comme évidence est souvent exagéré quand on mesure vraiment la situation.