Tout sur la gestion des risques en santé
                et la sécurité du patient

Les leçons du Covid-19 pour la sécurité des soins et les systèmes de santé

  • Réduire le texte de la page
  • Agrandir le texte de la page
  • Facebook
  • Twitter
  • Messages0
  • Imprimer la page

2021 - Étude de cohorte suédoise sur le Covid long : impact sur le travail, la vie sociale et la vie à la maison

07/07/2021

Havervall, S., Rosell, A., Phillipson, M., Mangsbo, S. M., Nilsson, P., Hober, S., & Thålin, C. (2021). Symptoms and Functional Impairment Assessed 8 Months After Mild COVID-19 Among Health Care Workers. JAMA. Published online April 7, 2021. doi:10.1001/jama.2021.5612

Résumé

Environ 80 % des patients hospitalisés atteints de Covid-19 signalent des symptômes persistants plusieurs mois après le début de l'infection. Pour autant, les connaissances sur les résultats à long terme chez les personnes atteintes de Covid-19 léger sont encore très partielles, rares et les données de prévalence sont entravées par un biais de sélection des groupes témoins.

​​​​​​​Cette étude de cohorte suédoise COMMUNITY (COVID-19 Biomarker and Immunity) examine les symptômes à long terme liés au Covid chez les professionnels de la santé et étudie l’immunité à long terme. Elle a été effectuée chez 2 149 professionnels de santé de l'hôpital Danderyd de Stockholm, en Suède.

​​​​​​​Les participants ont eu un prélèvement sanguin tous les 4 mois. Les données démographiques, et les maladies chroniques associées sont aussi relevées. Les participants Covid séropositifs qui ont signalé des symptômes sévères ont été exclus, de même que les participants initialement séronégatifs et qui ont séroconverti au cours du suivi.

​​​​​​​Lors du suivi des premiers 8 mois, les participants ont signalé via une application smartphone la présence, la durée (<2 mois, ≥2 mois, ≥4 mois, ≥8 mois) et la gravité (légère, modérée ou sévère) de 23 symptômes prédéfinis.

​​​​​​​Pour les participants rapportant au moins 1 symptôme persistant pendant au moins 2 mois, l'échelle d'invalidité de Sheehan a été utilisée pour évaluer l’impact sur 3 domaines : le travail, la vie sociale et la vie à la maison.

​​​​​​​Sur les 2 149 professionnels, 393 étaient séropositifs. 50 participants séropositifs présentant des symptômes sévères et 404 participants séroconvertis pendant l’étude ont été exclus. 20 autres participants séropositifs et 280 séronégatifs n'ont pas terminé le suivi de 8 mois.

​​​​​​​Les participants séropositifs qui ont signalé des symptômes antérieurs inexistants ou légers avaient un âge médian (intervalle interquartile) de 43 ans (33-52), et 268 (83 %) étaient des femmes ; les participants séronégatifs avaient un âge médian de 47 (36-56) ans et 925 (86 %) étaient des femmes. Une maladie chronique sous-jacente a été signalée par 71 (22 %) participants séropositifs contre 254 (24 %) participants séronégatifs.

​​​​​​​En comparant les participants séropositifs et séronégatifs :

- 26 % positifs contre 9 % négatifs ont signalé au moins 1 symptôme modéré à sévère durant au moins 2 mois ;

- 15 % positifs contre 3 % négatifs ont signalé au moins 1 symptôme modéré à un symptôme sévère durant au moins 8 mois.

​​​​​​​Les symptômes modérés à sévères les plus courants pendant au moins 2 mois dans le groupe séropositif étaient l'anosmie, la fatigue, l'agueusie et la dyspnée.

​​​​​​​Parmi les participants séropositifs :

- 8 % ont déclaré que leurs symptômes à long terme perturbaient leur vie professionnelle (contre 4 % des participants séronégatifs) ;

- 15 % ont déclaré que leurs symptômes à long terme avaient perturbé leur vie sociale (contre 6 % des participants séronégatifs) ;

- 12 % ont déclaré que leurs symptômes à long terme perturbaient leur vie à la maison (5 % des participants séronégatifs).

​​​​​​​​​​​​​​Les résultats de cette étude montrent qu'une partie considérable des personnes à faible risque qui sont atteintes de Covid-19 léger signalent une diversité de symptômes à long terme et que ces symptômes perturbent le travail, la vie sociale et la vie à la maison.

Les limites de l'étude comprennent la possibilité d'un biais de rappel et l'évaluation subjective des symptômes. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les mécanismes sous-jacents aux séquelles à long terme du Covid-19.

Mon avis

Article à lire, bon contenu médical