Erreurs médicales, excuses et lois sur les excuses

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Erreurs médicales, excuses et lois sur les excuses

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Dans cet article, les auteurs recommandent de faire des excuses sincères en cas d’erreur entraînant une complication ou pouvant être la cause d’un problème futur. 

  • Chirurgien-dentiste
Auteur : La Prévention Médicale / MAJ : 17/06/2020

Ces excuses doivent être présentées en même temps que l’erreur est divulguée. Le fait de reconnaître son erreur permet de conserver le dialogue avec le patient et de montrer que l’on reste de son côté. Cela permet également au praticien de diminuer son sentiment de culpabilité et de honte.

Cependant, les chirurgiens-dentistes, comme les autres professions médicales, sont généralement peu enclins à mettre leur responsabilité en avant car ils ont peur que cela puisse se retourner contre eux en donnant des arguments aux patients pour les attaquer.
Les auteurs admettent que reconnaître son erreur n’est pas un processus facile et que des formations spécifiques devraient être suivies pour y arriver.

Notre avis :

Cet article canadien est intéressant car il met en avant un sujet rarement discuté dans le monde dentaire, bien qu'il y ait beaucoup de publications sur le sujet pour la médecine. Tous ces articles insistent sur la nécessité de maintenir le dialogue en reconnaissant son erreur et en faisant preuve d’empathie avec son patient. Il ne faut pas perdre de vue que la non divulgation d’une erreur (instrument fracturé dans une racine par exemple) peut également empêcher le patient de prendre des décisions sur son propre état en toute connaissance de cause. L’erreur devient alors une faute car sa dissimulation est intentionnelle (devoir d'information au patient L 1111-4 et L1111-7 Code Santé Public).

Le monde de l’aviation préfère mettre en avant la notion de "culture juste", selon laquelle un individu qui reconnaît et partage une erreur ne peut pas être attaqué d’un point de vue judiciaire ou administratif. Elle s'oppose à la culture punitive qui pousse les acteurs à cacher leurs erreurs, avec en arrière fond le principe du « pas vu pas pris ». Nous en sommes très loin en chirurgie dentaire.
 
- L1111-4 : toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa santé (...). Aucun acte médical ni aucun traitement ne peuvent être pratiqués sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment.
- L1111-7 toute personne a accès à l'ensemble des informations concernant sa santé détenues, à quelque titre que ce soit, par des professionnels et établissements de santé, qui sont formalisées ou ont fait l'objet d'échanges écrits entre professionnels de santé, notamment des résultats d'examens, comptes-rendus de consultations, d'interventions, d'explorations ou d'hospitalisations, des protocoles et prescriptions thérapeutiques mis en oeuvre, feuilles de surveillance, correspondances entre professionnels de santé, à l'exception des informations mentionnant qu'elles ont été recueillies auprès de tiers n'intervenant pas dans la prise en charge thérapeutique ou concernant un tel tiers.

Source : PMacDonald N, Attaran A. Erreurs médicales, excuses et lois sur les excuses CMAJ. 2009 janvier 6; 180(1): 13.

Lire l'article en anglais

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