Revue de presse - Février 2022

Tout sur la gestion des risques en santé
                et la sécurité du patient

Revue de presse - Février 2022

  • Réduire le texte de la page
  • Agrandir le texte de la page
  • Facebook
  • Twitter
  • Messages0
  • Imprimer la page

Retrouvez l'analyse de la presse internationale sur le risque médical, réalisée par le Professeur Amalberti.

A la une ce mois-ci : l'impact des plaintes sur les médecins, la digitalisation dans les maisons de retraite allemandes, la surutilisation des examens de diagnostic et de dépistage en santé, la sécurité des soins pré-hospitaliers, l'ambiguïté de la définition donnée au mot "valeur" en santé publique, les barrières à la prise en charge médicale des patients transgenres...

Auteur : Pr René AMALBERTI, Docteur en psychologie des processus cognitifs, ancien conseiller HAS / MAJ : 19/01/2022

Impact des plaintes médicales sur le bien-être et la pratique médicale des médecins concernés

Les plaintes médicales, particulièrement celles qui remontent jusqu’à un niveau juridique, sont extrêmement stressantes pour les médecins. 

L’analyse a fouillé ces conséquences par une enquête téléphonique auprès de médecins ayant été concernés par une plainte dans l’année précédente. L’enquête se concentrent sur l’impact sur le sentiment de bien-être, les symptômes apparus, les conséquences sur les pratiques de soins.

282 médecins ont répondu, dont un peu plus de la moitié (56,38 %) mentionnent un impact psychologique notable associé à la plainte reçue, sans différence si la plainte est encore en cours ou si elle est juridiquement close (P= 0,2477), ou si elle a donnée lieu a indemnisation ou pas (P=1). Les médecins confrontés à une plainte au pénal sont logiquement encore plus concernés par l’impact psychologique (P=0,0206). 

Plus de la moitié de ces 282 médecins reconnaissent un impact sur leur pratique : ils pensent plus à leur patient en termes de potentiels "fauteurs de plainte" (45,39 %), ils font plus attention à garder des preuves et des traces des interactions avec leurs patients (42,19 %), ils essaient plus d’éviter et d’écarter certains patients (21,63 %) ou certains soins (19,85 %). 

Les symptômes de mal être sont plus nombreux chez ceux qui reconnaissent des changements de pratique.

Vizcaíno-Rakosnik, M., Martin-Fumadó, C., Arimany-Manso, J., & Gómez-Durán, E. L. (2022). The Impact of Malpractice Claims on Physicians' Well-Being and Practice. Journal of Patient Safety: January 2022 - Volume 18 - Issue 1 - p 46-51

Lire l'article

La digitalisation pour améliorer la relation médecin généraliste et prise en charge des patients dans les maisons de retraite : l’expérience allemande

Le système de santé allemand fait face au double défi d’un nombre de patients âgés à prendre en charge croissant et de ressources humaines manquantes, et le sujet devient critique. Il y a en effet environ un million de patients âgés vivant en maison de retraite en Allemagne, et ce nombre augmente vite, alors que le déficit du nombre de professionnels (médecins généralistes, infirmiers) ne fait que s’aggraver.

L’étude analyse comment une organisation différente des soins, associée à un déploiement de technologies numériques en maison de retraite, pourrait aider à ce défi impossible.

La méthode est basée sur un questionnaire envoyé par mail à 600 médecins généralistes tirés au sort.

Le taux de réponses s’élève à 19,8 % (114). Les répondants avaient 53 ans en moyenne (35-77), les deux tiers étaient des femmes (65,1%). Les généralistes utilisent majoritairement le fax (92,3 %) et le téléphone (86,5 %) pour communiquer avec les maisons de retraites. 

Ils utilisent moins le mail (6,2 %), les outils de service de communication électronique de dialogue ou de visio-conférence (5,3 %) ou les interactions sur des sites informatiques partagés (0,9 %).

Près de la moitié de ces généralistes considèrent que les demandes des maisons de retraite pour des visites aux patients sont peu nécessaires et peu justifiées (52,3 %), de même que le besoin d’interférence d’autres médecins dans l’ajustement de leurs prescriptions médicales (51,4 %). Beaucoup de généralistes voudraient mieux et plus utiliser les moyens électroniques/numériques dans l’élaboration et le maintien des plans de soins (84,6 %), les prescriptions médicamenteuses (78,8 %) et l’usage de lettres électroniques pour les demandes de consultations spécialisés (69,2 %). 32,7 % de ces médecins ont déjà complétement digitalisé leurs outils de communication de santé. Seuls 8,7 % restent encore en version purement papier-crayon, et 7,6 % refusant encore totalement la transition numérique.

Kroeber E.,  Frese T. Bauer A. (Digital) communication between general practitioners and nursing homes in Germany 2019, 92nd European General Practice conference, Avril-Mai 2021 

Lire l'article

La surutilisation des examens de diagnostic et dépistage en santé

La surutilisation des examens complémentaires de diagnostic et dépistage en santé est une cause substantielle de dépenses de santé inutiles.

La revue de littérature a identifié 118 articles sur ces abus, dont 35 ont été finalement analysés comme correspondant à tous les critères de qualité et méthodes demandés.

Les contenus des articles se répartissent entre ceux portant sur l’indication abusive pour un patient donné (67,5 %), ceux portant sur le service non rendu et les effets controversés observés (27, 23 %) et ceux portant sur une réflexion plus générale de l’abus de prescription d’examens sur la population de patients.

La majorité des évaluations (85) rapportent un taux d’abus de prescription d’examens complémentaires de diagnostic et de dépistage inférieur à 25 % des prises en charge, ce qui reste quand même élevé. Ce sont les examens d’imagerie médicale qui sont les plus fréquemment prescrits par abus. 

Parmi les 33 domaines de prescription franchement abusives (> 25 %) cités dans les articles, on retrouve des examens complémentaires préopératoires et pour les lombalgies.

Les auteurs soulignent toutefois l’énorme variation de ces mauvaises pratiques sur le terrain.

Müskens JLJM, Kool RB, van Dulmen SA, et al Overuse of diagnostic testing in healthcare: a systematic review BMJ Quality & Safety 2022;31:54-63

Lire l'article

Réaction des patients sur la qualité des soins quand ils sont victimes d’interruptions pendant leur examen aux urgences

L’arrivée aux urgences est un moment stressant pour les patients, qui doivent parfois attendre de très longues périodes avant d’être examinés. Ils sont aussi souvent, compte tenu de la pression sur l’équipe médicale, victimes d’interruptions plus ou moins multiples dans leur examen quand ils sont enfin vus par l’équipe médicale.

L’article mesure les conséquences de ces interruptions sur le risque d’erreur et sur l’opinion des patients quant à la qualité des soins.

La méthode est basée sur des observations faites dans les urgences d’un centre de traumatologie de Cincinnati aux Etats-Unis. Les interruptions sont mesurées en longueur et type, et les patients sont interrogés dès la fin de l’examen.

L’étude porte finalement sur 178 observations d’examen initial du patient.

Au total, 62 % de ces examens ont été interrompus entre 1 et 5 fois. Ces interruptions pendant l’examen n’entament pas vraiment par elle-même la satisfaction des patients examinés au moment où elles surviennent, mais le total de ces interruptions allonge le temps de triage, ce qui en revanche dégrade globalement la perception de satisfaction des patients.

Les interruptions s’associent aussi à un plus grand nombre d’erreurs. Mais au total, la majorité des patients (76,6 %) reste satisfaite par les soins reçus ; la satisfaction est plus dépendante de la perception de compétence de l’équipe que de la survenue d’erreurs.

Johnson, K. D., Lindsell, C. J., Froehle, C., & Gillespie, G. L. (2021). Interruption of initial patient assessment in the emergency department and its effect on patient perception of care quality. International Journal for Quality in Health Care, 33(4), mzab146

Lire l'article

La sécurité des soins pré-hospitaliers

Les soins pré-hospitaliers est l'ensemble des soins reçus à domicile ou sur le domaine public suite à une urgence qui va conduire le patient à l’hôpital.

Ces soins inclus à la fois la thérapeutique propre au problème médico-traumatique à traiter et les soins de conditionnement du patient pour son acheminement à l’hôpital.

La revue de littérature conduite par des auteurs irlandais est limitée aux articles de langue anglaise. Elle identifie 22 articles pertinents, 16 (73 %) utilisant des données de dossiers patients, et 6 (27 %) des rapports d’accidents.

Au total, le taux d’erreurs/incidents dans ces soins pré-hospitaliers concerne 5,9 % du total des prises en charge pré-hospitalières. Ce taux est plus important dans les revues portant sur les dossiers patients (9,9 %) que dans ceux portant sur les rapports d’accidents (0,3 %). 

15,6 % de ces erreurs/incidents dans les soins pré-hospitaliers résultent dans de véritables évènements indésirables graves (EIG), là encore avec une différence selon l’origine des données (6,3 % d’EIG dans les études basées sur les dossiers patients, 54,6 % dans les études basées sur les rapports d’accidents). 

O’connor, P., O’malley, R., Lambe, K., Byrne, D., & Lydon, S. (2021). How safe is prehospital care? A systematic review. International Journal for Quality in Health Care, 33(4), mzab138

Lire l'article

L’ambiguïté de la définition donnée au mot "valeur" en santé publique

Le mot "valeur" est de plus en plus utilisé dans les politiques de santé publique, particulièrement dans le sens des soins "basés sur la valeur".

Ce mouvement d’origine américaine parle d’un modèle général de délivrance des soins dans lequel les acteurs de santé, hôpitaux et médecins, seraient payés sur la base du résultat obtenu chez leurs patients.

L’évaluation du résultat intègre dans ce cas les éléments cliniques objectifs et le jugement du patient sur les soins reçus, l’amélioration réellement constatée sur la maladie et sur la qualité de vie (PROMs et PREMS, Patient-reporting experience measurement, Patient-reporting outcome measurement).

Ces auteurs américains ont effectué une revue de littérature – limitée aux articles publiés en anglais - sur ces questions de définition donnée au mot "valeur" en santé publique. 

Au total, 1 750 articles ont été identifiés comme citant cette question de la valeur, dont 46 ont été finalement retenus comme correspondant aux critères recherchés de méthodologie et de détail sur la définition du mot valeur. Sur ces 46 articles, 22 sont centrés sur la notion de valeur globale, 19 sur les questions de déficit de valeur, et 5 sur les questions de haute valeur.

Les articles ont été par la suite classés selon trois critères : détail (de ce qui est mis dans l’idée de valeur), perspective (implications pour le modèle de soins et de paiement), et périmètre global concerné.

Les auteurs constatent des différences importantes dans ces articles sur la définition du terme "valeur", avec des usages en santé publique finalement très différents, à la fois pour ce qui est considéré comme bénéfice pour le patient et pour le modèle de paiement. L’ambiguïté du mot devrait conduire à une analyse plus systématique des différents entendements, et des différentes conséquences en matière de paiement des soins, de sorte à dresser un consensus sur une hiérarchie des meilleures options à retenir. 

Landon, S. N., Padikkala, J., & Horwitz, L. I. (2021). Defining value in health care: a scoping review of the literature. International Journal for Quality in Health Care, 33(4), mzab140

Lire l'article

Barrières à la prise en charge médicale des patients transgenres

Les patients transgenres ou non binaires doivent faire face à de trop nombreuses barrières dans leur prise en charge médicale.

Le médecin généraliste est à la fois leur interlocuteur clé pour les écouter, les comprendre, et leur proposer des soins adaptés, mais il est souvent aussi bien peu formé à cela.

L’étude porte sur une série d’entretiens réalisés avec 20 professionnels de santé des soins primaires du Royaume-Uni (médecins généralistes, infirmiers, psychologues, psychiatres) sur leur difficulté à prendre en charge ces jeunes transgenres ou non binaires.

Les participants ont été recrutés sur la base du volontariat. Les données sont générées par les entretiens.

Quatre barrières récurrentes émergent de ce travail :

  • Structurelle : avec un manque de référentiel sur les bonnes pratiques, des temps d’attentes important pour l’accès aux consultations spécialisées, et plus globalement un manque de structures d’accueil spécialisées.
  • Educative : avec un manque patent de formation sur ce sujet dans les études médicales.
  • Culturelle et sociale : avec des attitudes négatives encore trop présentes.
  • Technique : avec un usage insuffisant de l’e-santé avec ces patients.

Les auteurs concluent sur l’urgence de remédier à ces défauts, à un niveau systémique et personnel dans la formation des médecins.

Mikulak, M., Ryan, S., Ma, R., Martin, S., Stewart, J., Davidson, S., & Stepney, M. (2021). Health professionals’ identified barriers to trans healthcare: a qualitative interview study. British Journal of General Practice

Lire l'article

Étude comparative européenne de la diffusion et de l’usage des dossiers électroniques de patients

Étude comparative de la diffusion et de la maturité d’usage des dossiers numériques de patients à travers l’Europe.

La méthode repose sur un questionnaire adressé à 20 pays européens et traduit dans les langues nationales.

Chaque pays concerné devait recruter un minimum de 20 médecins participant et répondant au questionnaire, et plus évidemment si possible. Le questionnaire évaluait le déploiement et l’usage des dossiers patients digitalisés. L’état de maturité de la digitalisation des informations dans le dossier médical était par ailleurs évaluée par un questionnaire spécifique adressé aux services de santé nationaux ("Patient-centred Framework for Evaluating Digital Maturity of Health Services".)

L’analyse porte sur un total de 1 528 réponses obtenues (60 % femmes, 79 % âgés de 40 à 70 ans, 60 % travaillant en zone urbaine).

Plus de 70 % des participants sont d’accord pour reconnaître que la communauté médicale a atteint une certaine maturité dans l’usage, le savoir-faire, et les outils nécessaires à la digitalisation du dossier médical. Presque 60 % reconnaissent un bénéfice à cette digitalisation pour eux, et pour le patient.

Mais au total, ce n’est que 30 % du total des répondants qui reconnaît avoir un usage et une mise en pratique totale de ces nouveautés.

Les auteurs concluent sur l’immense variation de niveau de maturité sur ce sujet en Europe.

Nevesh AL, Petrazzuoli F. , Hoffmann R., Lingner H., Thulesius H., Le Reste JY Electronic health records across Europe: Adoption, digital maturity, and implications for quality and safety of care, 92nd European General Practice conference, Avril-Mai 2021

Lire l'article

La prévalence du diabète et pré-diabète en Chine a fortement augmenté en 5 ans, un vrai problème de santé publique

Étude épidémiologique conduite en Chine en 2018-2019 sur 1 736 42 citoyens tirés au sort.

La prévalence totale du diabète est de 12,4 % dans la population, et 38,1 % pour le pré-diabète, avec un diagnostic posé et connu du patient dans 36,7 %, une mise sous traitement dans 32,9 %, et un contrôle efficace dans 50,1 %. L’âge moyen de ces patients est de 51,3 ans avec 49,5 % de femmes.

La même étude épidémiologique conduite en 2013-2014 sur 1 702 87 citoyens, montrait une prévalence totale du diabète de 10,9 % et celle du pré-diabète 35,7 %. L’âge moyen de ces patients était de 55,8 ans avec 50 % de femmes.

Toutes ces différences entre 2013 et 2018 sont largement significatives. Dans la même période, la baisse d’activité physique, l’augmentation de consommation de viande rouge, le surpoids et l’obésité ont significativement augmenté.

Wang, L., Peng, W., Zhao, Z., Zhang, M., Shi, Z., Song, Z., ... & Wang, Y. (2021). Prevalence and Treatment of Diabetes in China, 2013-2018. JAMA, 326(24), 2498-2506

Lire l'article

Les méthodes de recueil des jugements des patients sur le climat de sécurité des soins régnant chez leurs interlocuteurs médicaux

Les patients représentent une source utile, mais sous-exploitée, de retour sur la mesure de la sécurité des soins et son amélioration.

Le but de cette revue de littérature est d’identifier leur contribution potentielle à l’évaluation du climat de sécurité des soins régnant chez leurs interlocuteurs médicaux.

La revue a identifié 5 060 articles parlant de climat de sécurité en santé ; 44 articles sur ce total ont été finalement retenus car correspondant au domaine précis et aux critères de qualité méthodologique recherchés. 31 articles sur ce total de 44 proposent une méthode de mesure du climat de sécurité reposant sur des questionnaires adressés aux patients.

Hélas, les auteurs notent une considérable variation d’une étude à l’autre, avec des défauts méthodologiques évidents sur la plupart quant à l’évaluation de la validité et fiabilité de ces questionnaires.

Les auteurs plaident pour l’établissement d’un consensus autour d’une seule méthode totalement validée qui puisse faire l’objet de comparaisons et d’une diffusion aux patients en médecine générale avec une mesure plus systématique.

Madden, C., Lydon, S., O’Dowd, E., Murphy, A. W., & O’Connor, P. (2022). A systematic review of patient-report safety climate measures in health care. Journal of patient safety

Lire l'article

Association entre facteurs démographiques, parcours de formation médicale, et intention d’exercer dans les zones défavorisées

Les zones socialement défavorisées ou isolées manquent de médecins généralistes et de spécialistes. Cette étude essaie de comprendre quels facteurs démographiques et quels efforts de formation pourraient encourager ces jeunes médecins à s’installer plus dans de telles zones.

L’étude rétrospective essaie d’établir les facteurs d’attirance à l’installation ou la pratique sur ces zones défavorisées pour une cohorte de 48 096 étudiants ayant commencé leurs études entre 2007 et 2011, formés en médecine générale ou en chirurgie, maintenant installés. L’étude prend essentiellement en compte deux facteurs : la variété socio-ethnique de ces étudiants (notamment ceux issus de minorités ethniques vs de la majorité blanche américaine) et l’influence des parcours de stage réalisés dans leur école d’internat. 

Les étudiants issus de minorités (noirs-OR, 3.24-, hispaniques -OR, 2.00-, indiens, pakistanais -0R :1,31- enfants issus de couples multiraciaux-OR, 2,27-) s’avèrent plus volontaires (que les étudiants de la majorité blanche américaine) à s’installer et travailler dans les zones défavorisées.

De même, les étudiants qui rapportent avoir travaillé en stage dans des communautés et dans des réseaux de santé publique sont plus volontaires que les autres pour s’installer après dans ces zones défavorisées.

Les auteurs tirent pour leçon de l’étude qu’il faudrait que les parcours (trop standardisés à leurs yeux) de stage des programmes d’internat se diversifient, qu’ils encouragent une plus grande diversité ethnique, et fassent mieux connaître à tous les étudiants ces zones d’activité et leurs besoins médicaux.

Nguyen, M., Cerasani, M., Dinka, L. A., Rodriguez, J. A., Omoruan, M., Acosta, E., ... & Stain, S. C. (2021). Association of Demographic Factors and Medical School Experiences With Students’ Intention to Pursue a Surgical Specialty and Practice in Underserved Areas. JAMA surgery, 156(12), e214898-e214898

Lire l'article