Notre analyse du mois : délai d’exécution des césariennes en urgence, endométriose, dépistage de la trisomie 21 en cas de grossesse gémellaire, violence entre sage-femme et patiente, formation à l'analyse du rythme cardial fœtal...
Le taux de césarienne en France est estimé à 20,2 %, et les recommandations sur le délai d’exécution des césariennes en urgence sont floues. Si l’American College of Obstetrics and Gynecology recommande un délai décision d’extraction naissance (DDN) de 30 min en cas d’urgence maternelle ou fœtale, ce n’est pas le cas en France, où le Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français (CNGOF) n’a pas fait de telles recommandations à ce jour.
Certains auteurs ont proposé de classer les indications de césarienne en fonction de leur degré d’urgence en cours de travail. Puis les codes couleurs ont été introduits afin d’avoir une gestion optimale de l’urgence grâce à une meilleure communication, de réduire le délai décision d’extraction-naissance (DDN) et de diminuer ainsi la morbi-mortalité néonatale et maternelle.
Ce code couleur est-il respecté ?
Gynécologie Obstétrique Fertilité et Sénologie
Volume 46, Numéro 7
Pages 575-579
Une série de recommandations sur le dépistage, la prise en charge et l’accompagnement de l’endométriose a récemment été publiée. Dans ce contexte, il est important de situer la place de la sage-femme, notamment en pratique libérale, puisqu’en tant que praticien de premier recours, elle en est destinataire autant que le médecin généraliste.
Le rôle de la sage-femme ne se limite pas à l’orientation de la femme endométriosique, mais s’étend à l’information de la patiente sur la maladie et ses éventuelles conséquences, ainsi que sur les alternatives thérapeutiques susceptibles de lui être proposé en fonction de l’étendue des lésions et de ses souhaits. L’accompagnement est essentiel pour aider la femme à faire face aux difficultés psychosociales qu’elle exprime.
L’interprofessionnalité est essentielle dans le soutien aux femmes souffrant d’endométriose, associant médecin généraliste, sage-femme, gynécologue, psychologue, sexologue, assistante sociale, etc.
Vocation Sage-Femme
N° 133 • juillet-août 2018
Pages 16-18
L’augmentation du recours aux traitements d’aide médicale à la procréation (AMP) et de l’âge maternel avancé ont entrainé une augmentation de la prévalence des grossesses gémellaires de 12 % en France en dix ans. Le dépistage de la trisomie 21 en cas de grossesse gémellaire repose actuellement, en France, sur la mesure de la clarté nucale à l’échographie du premier trimestre et l’âge maternel bien que le dépistage incluant les marqueurs du deuxième trimestre soit également proposé.
Déjà évalué dans la population de patientes à haut risque d’aneuploïdies, le dépistage prénatal non invasif par l’ADN libre circulant fœtal dans le sang maternel (ADNlc) pourrait devenir un test de dépistage de première intention. Bien que son utilisation se soit élargie, ses recommandations varient d’un pays à l’autre et restent floues concernant les grossesses multiples car les données de la littérature sont actuellement insuffisantes.
L’ADNlc pourrait-il être proposé en routine comme test de dépistage de première ligne dans cette population ?
Gynécologie Obstétrique Fertilité et Sénologie
Volume 46, Numéro 7
Pages 580-586
L’information des patientes vise à obtenir un consentement éclairé pour chaque acte médical. Durant toute la grossesse, les propos et attitudes des professionnels de santé peuvent être vécus comme violents même s’ils paraissent anodins aux soignants. Sans aller jusqu’à parler de violences obstétricales, l’accouchement en soi peut être un événement traumatique. Ce sont surtout l’attitude et l’écoute des professionnels de santé qui seront appréciées ou non par les patientes.
Les femmes veulent désormais être des actrices à part entière de leur accouchement.
Il ne suffit pas d’être un bon technicien pour être un bon professionnel de santé, il faut aussi accompagner la patiente avec empathie, prendre en considération ses demandes, l’informer en cas de survenue d’une complication et d’expliquer chaque geste effectué, y compris dans l’urgence.
Il faut agir et ne pas attendre de voir s’accumuler des plaintes au conseil de l’Ordre des médecins et/ou des sages-femmes pour manque de compassion, propos déplacés ou absence de prise en charge des douleurs éprouvées.
La Revue Sage-Femme
Article sous presse
L’enregistrement du rythme cardiaque fœtal (RCF) constitue la méthode de référence pour la surveillance de l’état de santé fœtal, au cours de la grossesse ou pendant la durée du travail.
Initialement utilisé pour surveiller le fœtus des patientes à risque au cours du travail, il s’est généralisé dans la gestion de tous les accouchements et est actuellement recommandé en France pour la surveillance en continu de l’ensemble des fœtus en cours du travail, par le Collège National des Gynécologues Obstétriciens français (CNGOF) et la Haute Autorité de Santé (HAS) .
Aujourd’hui, il n’existe pas de méthode de formation initiale et continue validée, codifiée et généralisée en France pour les professionnels de santé. Dans l’optique d’harmoniser cet enseignement sur le plan régional en France, certains réseaux de périnatalité ont établi des programmes de formation à l’analyse du RCF.
Gynécologie Obstétrique Fertilité et Sénologie
Article sous presse