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Financement de la santé, Politiques d'amélioration de la Qualité-Sécurité, idées et directions générales

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2008 - Comment mesurer la Qualité

19/08/2015

Or Z., Com-Ruelle M., La qualité des soins en France. Comment la mesurer pour l’améliorer IRDES, 2008

Résumé

Mesure de la Qualité. Au niveau global, on compare souvent la mortalité prématurée, ou les taux de mortalité par cause spécifique, comme le cancer ou les maladies cardiaques ischémiques, pour lesquels des soins efficaces, fournis à temps, peuvent éviter les décès, sachant qu’ils peuvent parfois être influencés par d’autres facteurs en dehors du système de soins. Le taux de survie après un diagnostic de cancer est considéré comme un indicateur plus pertinent ou direct dans ce domaine. En France, certains indicateurs concernant la qualité technique des soins fournis font défaut. Seulement quelques études sont disponibles. Citons une étude de la CNAMTS portant sur 10 000 hypertendus qui montre que près de la moitié des patients n’ont pas un traitement approprié. Une autre étude sur le diabète de type 2 portant sur 10 000 adultes souligne qu’une personne sur deux n’avait pas subi de contrôle du fond d’œil dans l’année écoulée, alors que le diabète est la première cause de cécité chez les personnes âgées. La France est également connue pour un fort de taux de prescription d’antibiotiques et donc un fort taux de résistance des bactéries
Mesure de la sécurité : Les indicateurs relatifs à la sécurité des soins sont bien développés. On peut les regrouper en quatre grands domaines : infections nosocomiales (des plaies, celles liées aux soins médicaux, aux escarres, etc.), événements sentinelles (accidents liés à la transfusion, erreurs de groupage sanguin, oublis de corps étrangers dans le champ opératoire), complications opératoires et postopératoires (embolies pulmonaires ou accidents d’anesthésie) ainsi que d’autres événements indésirables.
Mesure de l’accessibilité : On évalue la disponibilité des professionnels de santé et l’accès aux soins hospitaliers en termes de facilité et de durée d’attente. Les indicateurs le plus souvent employés sont: les délais d’attente pour la chirurgie programmée et les délais d’attente aux urgences, les sorties retardées, le temps d’accès aux médecins généralistes et spécialistes, les problèmes d’accès liés au coût des soins. eu d’informations pérennes sur les délais d’accès aux soins spécifiques sont disponibles en France. Par exemple, il n’y a aucune donnée sur les durées d’attente pour la chirurgie programmée à l’hôpital. Pour justifier cette absence d’information, on considère souvent que ceci n’est pas un problème en France. Pourtant, on note de fortes variations entre régions dans l’offre de soins de spécialistes non seulement à l’hôpital mais aussi en ville.
Mesure de la réactivité : La réactivité ou la sensibilité du système à la demande du patient (responsiveness) renvoie à des notions telles que le respect des patients, la dignité, la confidentialité, la participation aux choix, le soutien social, le choix de fournisseurs de soins. Bien qu'il y ait quelques mesures de la continuité des soins pour des conditions cliniques (par exemple, le pourcentage de patients dépressifs qui reçoivent de manière continue des médicaments antidépresseurs en phase aiguë de leur maladie), la majorité des mesures concerne la coordination entre les soins hospitaliers et ambulatoires. Plusieurs indicateurs de réactivité ou de sensibilité du système de santé sont également disponibles, tels que ceux concernant la communication avec le médecin (« écoute soigneusement », « montre du respect », « explique clairement les choix... »), le temps passé avec lui, la continuité et l’acceptabilité des soins, l’évaluation globale des soins reçus et du système de santé. Par exemple, une enquête menée par la DREES concernant les consultations externes hospitalières compte 8 % de patients exprimant l’impossibilité d’expliquer son problème de santé au médecin et 17 % ne recevant aucune explication du celui-ci. Tellier S. (2002), Qui sont les patients des consultations externes hospitalières ? Etudes et Résultats, No. 167, DREES. Les seules autres informations sur la communication entre «médecins-patients» viennent de l’enquête SPS de l’IRDES et concernent les consultations de ville. S’agissant des explications fournis par les médecins, environ 6,5 % des patients déclarent ne pas avoir tout à fait compris ou n’avoir eu aucune explication chez les généralistes contre plus de 8 % chez les spécialistes. De plus, environ 8 % des patients auraient souhaité avoir plus de temps pour discuter avec leur généraliste. Afin d’améliorer l’aptitude du système à mieux répondre aux besoins des patients, il est important d’atteindre une meilleure connaissance de leurs attentes. Le PICKER Institute Europe par exemple mesure la qualité des soins de santé du point de vue du patient et utilise ce feedback pour améliorer la qualité du système de soins. En Angleterre, une enquête de PICKER montre que 60 % des patients hospitalisés ont reçu un traitement antidouleur dans les cinq minutes suivant leur demande, mais 6 % ont attendu plus de 30 minutes.
Mesure de l’efficience : Dans tous les systèmes de santé, fournir des soins efficaces qui justifient leur coût est un défi grandissant. Par exemple, un article récent [18] suggère que plus de la moitié du chiffre d'affaires des médicaments antidiabétiques oraux dans le monde se fait avec les glitazones, médicaments qui n'ont pas fait la preuve de leur efficacité clinique et dont la fréquence et la gravité des effets indésirables ne cessent d'augmenter, ce qui représente une dérive grave en termes de coût et de qualité des soins.

Mon avis

Un très bon état des lieux sur les indicateurs de Qualité et Sécurité avec de très bonnes données sur le Benchmark international.