EPIMOMS (épidémiologie de la morbidité maternelle sévère)

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EPIMOMS (épidémiologie de la morbidité maternelle sévère)

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Les travaux récents ou en cours en France ont essentiellement ciblé un aspect spécifique de la morbidité maternelle : l’hémorragie obstétricale responsable d’un quart des décès maternels.

Mais il reste bien d’autres formes de MMS à explorer, et c’est dans ce but que le projet EPIMOMS a vu le jour, son objectif étant l’évaluation globale et en population de la morbidité maternelle sévère.

  • Sage-femme
Auteur : Isabelle Le Creff / MAJ : 17/06/2020

La grossesse et l’accouchement ont toujours été perçus dans les pays développés comme des évènements heureux non porteurs de risques, puisque la grossesse n’est pas une maladie et que les femmes enceintes sont en majorité en bonne santé. Pourtant, elles restent vulnérables, du fait des modifications physiologiques de la grossesse, de certains virus dont celui de la grippe, mais surtout face aux complications qui peuvent menacer leur pronostic vital.

Du reste, le profil des mères a évolué avec notamment l’accroissement de l’âge à la maternité, l’augmentation de l’obésité maternelle et des femmes porteuses de pathologies chroniques.

A cela s’ajoutent un changement dans les pratiques obstétricales avec l’inflation des accouchements déclenchés et des césariennes, ainsi que des modifications dans l’organisation des soins en obstétrique avec la diminution du nombre de maternités, la rationalisation des ressources en personnel et le suivi prénatal hors établissement.
On peut dès lors s’interroger sur le retentissement de tous ces facteurs d’évolution sur la santé maternelle, aucune expertise n’ayant été faite jusque-là.
Pourtant, c’est en 1993 à partir du rapport Sécurité à la naissance que la santé maternelle en tant que telle a été incluse dans les préoccupations de santé publique et reprise dans les plans successifs, mais les études en santé périnatale ont été principalement axées sur le développement du fœtus et il n’existe donc pas, à l’heure actuelle, de dispositif de surveillance de la morbidité maternelle sévère (MMS) dans sa globalité, hormis l’étude nationale et confidentielle des morts maternelles (ENCMM) qui, bien qu’indispensable n’aura pas d’impact sur la santé des femmes.

Il est donc apparu nécessaire pour évaluer les conséquences de ces changements sur la santé maternelle de mettre en place des indicateurs de mesure et de surveillance.

Les travaux récents ou en cours en France ont essentiellement ciblé un aspect spécifique de la morbidité maternelle : l’hémorragie obstétricale responsable d’un quart des décès maternels, mais il reste bien d’autres formes de MMS à explorer, et c’est dans ce but que le projet EPIMOMS a vu le jour, son objectif étant l’évaluation globale et en population de la morbidité maternelle sévère.

Pour ce faire il est nécessaire de :
-    connaître la morbidité maternelle sévère (MMS) d’amont et des facteurs favorisant sa survenue pou augmenter la qualité des soins
-    comprendre la survenue de complications par l’évaluation des pratiques permettra d’améliorer celles-ci.
Ce projet coordonné par l’INSERM spécialisé en épidémiologie périnatale s’est fait en collaboration avec des épidémiologistes, cliniciens (anesthésistes-réanimateurs et obstétriciens) impliqués dans l’évaluation des pratiques médicales, et des médecins hospitaliers des départements de l’information médicale (DIM).

Les objectifs spécifiques du projet EPIMOMS sont au nombre de 7 :

1. Proposer une définition consensuelle de la MMS répondant à un objectif de connaissance.
2. Mesurer l’incidence de la MMS en population dans le contexte français, dans sa globalité et pour les composantes principales.
3. Etudier la qualité de l’information relative à la MMS de la base de données issue du PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d'information) et proposer une définition permettant une surveillance de la MMS à partir de cette base permanente.
4. Identifier les facteurs augmentant le risque de MMS parmi les caractéristiques individuelles des femmes, les caractéristiques des soins obstétricaux avant la survenue de l’évènement morbide, les caractéristiques de la maternité d’accouchement, et examiner les interactions entre ces facteurs.
5. Concevoir un outil d’alerte précoce de la MMS, permettant de prédire l’évolution défavorable de l’évènement morbide sévère.
6. Proposer une méthode optimale pour l’évaluation de la qualité des soins d’un évènement morbide sévère maternel.
7. Mesurer la qualité des soins prodigués en cas d’évènement MMS dans le contexte français actuel, et identifier les améliorations possibles.
L’ensemble du projet s’articule autour de l’enquête prospective en population, qui permet ainsi de collecter les cas de morbidité maternelle sévère. Cette enquête qui est l’élément central du projet a débuté en avril 2012 dans 9 réseaux de périnatalité, pour une durée de 1an.
Les résultats obtenus pourront servir à l’élaboration de recommandations de prise en charge préventive et curative des femmes concernées, ainsi qu’à la mise en œuvre d’actions visant à diminuer ces évènements indésirables, en particulier les évènements indésirables graves dont fait partie la mort maternelle. Ce projet aidera par ailleurs à la mise au point d’un système de surveillance de la MMS, qui pourrait permettre d’évaluer l’impact d’éventuelles actions d’amélioration, et celui de nouvelles pratiques obstétricales.

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