Pratiquer une intervention sans réelle compétence expose à des risques majeurs : cliniques pour l’animal, financiers pour le propriétaire de l’animal et contentieux pour le vétérinaire. La formation est aujourd’hui partout accessible. Elle ne s’improvise pas.
Un éleveur de moutons possédant des animaux, inscrits au livre généalogique de la race, demande à son vétérinaire de vasectomiser un bélier (en l’occurrence de race différente) afin de faciliter ultérieurement la détection des brebis en chaleur dans des lots mis à la reproduction par insémination artificielle.
À l’automne, le praticien réalise l’intervention sur l’animal qui lui est présenté.
Deux mois plus tard, le bélier opéré est mis en présence d’un lot de brebis tout juste sevrées, hors période de reproduction prévue, cela pendant deux mois.
Quatre mois plus tard, c’est la période printanière prévue pour la mise à la reproduction. Afin de rechercher "l’effet bélier", l’animal est mis en présence des mêmes brebis.
Très vite, en réalité, certaines s’avèrent en gestation avancée, prouvant ainsi l’échec de la vasectomie, dès lors à l’origine d’un préjudice pour l’éleveur.
La responsabilité civile du vétérinaire est engagée et l’éleveur est indemnisé.
L’événement est manifestement indésirable et grave (EIG), notamment par ses répercussions économiques pour l’éleveur.
Le débat général sur les échecs de vasectomie peut se situer pour le praticien, en termes de responsabilité civile, entre une obligation de moyens simple ou une obligation de moyens renforcée, pour ne pas dire de résultat, s’agissant d’intervention sur un animal en bonne santé, à des fins purement zootechniques et managériales.
L’important est aussi l’information donnée sur le risque d’échec et, aujourd’hui, le contrôle conseillé de l’efficacité de l’intervention avant d’utiliser l’animal comme boute-en-train.
Dans le cas d’espèce, le problème se situe en amont : la technique n’était pas maîtrisée par absence de formation valable.