Effets indésirables graves d’un traitement d’otite externe chez un chat âgé

Tout sur la gestion des risques en santé
                et la sécurité du patient

Effets indésirables graves d’un traitement d’otite externe chez un chat âgé

  • Réduire le texte de la page
  • Agrandir le texte de la page
  • Facebook
  • Twitter
  • Messages1
  • Imprimer la page

Un chat mâle castré de race commune, âgé de 12 ans, est présenté à la consultation pour amaigrissement et important prurit auriculaire... Découvrez ce cas clinique.

  • Vétérinaire
Auteur : Dr Vre Michel BAUSSIER / MAJ : 17/07/2019

Cas clinique

  • Diverses explorations sont effectuées, notamment en ce qui concerne les causes possibles d’amaigrissement (examen clinique, radiographie thoracique, examens biologiques), lesquelles ne révèlent rien d’anormal.
  • Un diagnostic d’otite externe cérumineuse et prurigineuse bilatérale avec réflexe oto-podal marqué amène à un diagnostic de quasi-certitude d’otite parasitaire externe (otacariose ou gale des oreilles) bien que non confirmé par l’examen microscopique du cérumen (absence d’otodectes dans le prélèvement effectué).
  • Un traitement local est décidé : mise en place d’une spécialité à usage local à base d’ivermectine, dont le praticien a l’habitude, dans le prolongement de l’examen otoscopique ayant permis une visualisation des tympans (le médicament est contre-indiqué si le tympan est perforé ou ne peut être complètement visualisé).
  • Le lendemain soir l’animal est ramené en urgence à la clinique car il est abattu, anorexique, ataxique et présente des tremblements incessants de la tête, associés à un syndrome de Claude Bernard Horner.
  • Le chat est hospitalisé et reçoit un traitement symptomatique dans l’attente de son transfert dans les heures suivantes vers un centre hospitalier vétérinaire en vue d’un examen neurologique spécialisé.
  • Un examen IRM confirme une otite moyenne iatrogène à l’origine des troubles neurologiques, signalée comme effet indésirable possible du médicament administré en dehors de ses indications strictes.
  • Le chat a dû être alimenté pendant plusieurs jours par une sonde naso-oesophagienne.
  • La récupération, longue, n’a pas été totale : l’animal est resté sourd et il présente toujours quelques troubles vestibulaires.
  • La responsabilité civile professionnelle du praticien, mise ici en cause, a été reconnue pour défaut d’information et de consentement éclairé en l’absence de présentation des alternatives thérapeutiques (par exemple traitement spot-on avec un médicament à base de sélamectine ou de moxidectine). Les effets secondaires possibles n’avaient pas été exposés.

L’événement indésirable grave est ici constitué par un effet indésirable grave du médicament conduisant à un état de l’animal globalement beaucoup plus dégradé qu’à son admission lors de la consultation initiale, sans que les troubles, directement liés aux soins, ne soient l’aggravation de l’affection initiale.

Analyse des barrières

Télécharger l'exercice (pdf - 28.46 Ko)

  1. Lisez en détail le cas clinique.
  2. Oubliez quelques instants cette observation et rapportez-vous au tableau des barrières, identifiez les barrières de Qualité et sécurité que vous croyez importantes pour gérer, au plus prudent, ce type de situation clinique. Le nombre de barrières n’est pas limité.
  3. Interrogez le cas clinique avec les barrières que vous avez identifiées en 2 ; ont-elles tenu ?
  4. Analysez les causes détaillées avec la méthode des Tempos

Propositions d'actions préventives

  • Toujours être imprégné du principe « Primum non nocere » !
  • Bien lire et relire les notices et RCP des médicaments ! Les respecter.
  • Penser aux réactions propres des animaux âgés aux effets des médicaments (ici avoir connaissance de la fissuration possible du tympan du chat âgé).
  • Avoir conscience de la difficulté de visualisation parfaite du tympan d’un chat présentant une otite cérumineuse.
  • Prendre en compte la facilité et simplicité de certains traitements (facilité et innocuité du traitement spot-on).
  • Associer dans tous les cas le maître à la décision thérapeutique (consentement parfaitement éclairé grâce à une information complète sur les choix thérapeutiques du moment).

Références

COTTEUX Maud, Marie-Dominique, Danielle. Traitement de l’otacariose du chat. Essai de deux protocoles d’utilisation de la sélamectine. Thèse de doctorat vétérinaire, Toulouse, 2005.

1 Commentaire
  • Stephanie G 17/02/2021

    MÊME effet indésirable, ie. syndrome de Horner, relié à un traitement d'otite externe par le vétérinaire durant l'hospitalisation de mon chat pour une castration;
    Il s'agit d'un mâle âgé de 23 mois, de race Highland Lynx X Mohave Bob.
    Les oreilles sont petites et les cartilages durs.
    J'ai accompagné mon chat pour un rendez-vous de castration, sans savoir qu'il avait des infections aux oreilles. car asymptomatique.
    Personne ne m'en a avisée avant que je ne récupère le chat le lendemain de sa castration.

    Une infections aux oreilles a été diagnostiquée puis traitée de la façon suivante par le vétérinaire: nettoyage, temps de séchage, puis application de Surolan (antibiotique et antifongique)
    De retour à la maison, le chat titube, vomit, et ne veut ni manger ou boire. Les symptômes sont attribués à l'anesthésie générale pour la castration.
    J'ai décidé de ne pas traiter le chat car après tout, il était en forme lorsque je l'ai accompagné au vétérinaire et malade à son retour;
    Le lendemain, les symptômes sont aggravés et je remarque en plus, les yeux qui bougent et la pupille droite plus petite qui ne répond pas, ainsi que la troisième paupière apparente;
    J'ai raccompagné le chat en urgence à la clinique c'est la vétérinaire de garde qui a pensé qu'il s'agissait du traitement pour l'otite, qui aurait endommagé un nerf dans l'oreille interne.
    Le chat a donc été à nouveau réhospitalisé aux soins intensifs, à mes frais;
    Cette clinique qui porte le nom «d'Hôpital vétérinaire St-Lambert» n'a pas de neurologue.
    Le vétérinaire ne veut admettre d'erreur de traitement. Il me dit que "c'est l'otite qui a rongé l'intérieur de l'oreille et endommagé les nerfs 7 et 8" (vision et équilibre;)
    J'ai récupéré mon chat hier, après 4 jours d'hospitalisation supplémentaires reliée à la complication;
    Le chat n'a vu aucun neurologue même s'il s'agit d'un problème neurologique. De plus, les vétérinaires n'ont aucun moyen de savoir si le tympan est perforé ou non. Ils ne m'ont suggéré aucun traitement topique et ne peuvent me dire si le chat gardera des séquelles ou non;
    Il me faut retourner dans en urgence dans un hôpital vétérinaire où il y a une équipe en neurologie;
    Mon chat avait eu son examen annuel 2 semaines avant son rendez-vous pour sa stérilisation, reçu les vaccins, nettoyage oreilles sans otite apparente selon le vétérinaire. J'avais aussi accepté toutes les prises de sang du «forfait» plus dispendieux pour sa castration;
    Grande déception et de nombreuses nuits sans dormir... À mes yeux, les professionnels dignes de confiance savent admettrent leurs erreurs et s'en excuser. Pas les autres. L'erreur est humaine mais pas cette attitude.
    N'ont-ils pas des assurances responsabilité?

Publier un commentaire