1er Grand Prix 2025 de la Prévention Médicale : Pierre-François CECCALDI-CARP pour "Le MenoScore"

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1er Grand Prix 2025 de la Prévention Médicale : Pierre-François CECCALDI-CARP pour "Le MenoScore"

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Le 1er Prix de la Prévention Médicale a été attribué au Professeur Pierre-François CECCALDI-CARP, gynécologue obstétricien, pour le projet "MenoScore", outil numérique conçu pour assister les femmes dans la description de leurs symptômes liés à la ménopause et en prévenir les difficultés et complications.

Auteur : La Prévention Médicale / MAJ : 11/12/2025
M. Nicolas GOMBAULT, M. Thomas BOZZO, Pr Pierre-François CECCALDI-CARP, Dr Catherine VINIKOFF
 

Professeur Ceccaldi-CARP, pouvez-vous nous parler de votre parcours et de votre expérience avant le développement de votre projet "MenoScore" ? 


Je suis gynécologue-obstétricien et j’exerce à l'Hôpital Beaujon, dont j’ai dirigé le service de gynécologie-obstétrique de 2017 à 2022, après en avoir été l’adjoint du chef de service pendant 10 ans. Depuis, je m’occupe du parcours Santé des femmes entre la ville et l’hôpital dans le cadre du futur Grand Hôpital Universitaire Nord parisien qui s’ouvrira à Saint Ouen à l’horizon 2030.

Mon parcours académique est marqué par une Habilitation à Diriger des Recherches (2018) à l'Université Paris Cité, après un Doctorat en Sciences en Pharmacologie Expérimentale et Clinique (2012) et une spécialité complémentaire en Pharmacologie en plus de celle en Gynécologie-Obstétrique.

Professeur des Universités-Praticien Hospitalier depuis 2019, je m’intéresse particulièrement à la sécurité des soins de la femme enceinte, et plus généralement au parcours patiente en Santé des femmes touchées par une maladie chronique.

À titre d’exemple, je m’occupe de l’apport de la simulation en Santé dans ces circonstances avec la réalisation de projets nationaux (ateliers de simulations en lien avec le CNGOF et la SoFraSimS, création du centre universitaire de simulation iLumens Paris Diderot devenu Département de simulation en Santé iLumens Paris Cité) et Européens (Partum, formation interprofessionnelle post universitaire aux urgences obstétricales depuis 7 ans entre la France, la Suisse (HUG, CHUV, Hôpital Riviera- Chablais) et la Belgique (ULB)).

Intéressé par les nouveaux outils digitaux, je développe des approches mixtes, présentielles et distancielles, tant pour les soignants que pour les patientes.

Quelles ont été vos motivations pour développer ce projet ?

Cette initiative répond à un besoin crucial d'amélioration de la prise en charge des femmes (péri)ménopausées et d’anticiper d’éventuelles complications.

Chaque année en France, environ 500 000 femmes deviennent concernées, sans avoir la possibilité d’accéder facilement à un médecin. C’est une période de transition, accompagnée de symptômes variés et parfois invalidants, qui est souvent négligée en raison d'un manque de formation et de sensibilisation des professionnels de santé.

Le MenoScore vise à combler ces lacunes en offrant à la femme un outil simple, gratuit et accessible pour évaluer et communiquer ses symptômes, facilitant ainsi une meilleure prise en charge médicale. Il permet de "mettre des mots sur des maux". Il a été développé dans le cadre du projet Ménopause Club, financé par un trophée innovation de l’ARS Ile de France avec l’expertise digitale en parcours patient de M. Thomas Bozzo. Il vise à améliorer la prise en charge des femmes ménopausées à travers une approche médicale dite des 5P : Prédictive, Préventive, Personnalisée, Participative et basée sur les Preuves.

Comment fonctionne le MenoScore ?

La ménopause peut être perçue de façon sensiblement différente d’une femme à l’autre, d’autant plus s’il y a des maladies chroniques associées. MenoScore est un outil numérique conçu pour assister les femmes dans la description de leurs symptômes liés à la ménopause. Sa construction a été réalisée à partir des centaines de questions posées par des femmes concernées lors de webinaires "Ménopause Club" et de la synthèse de la dizaine de scores internationaux de description des symptômes de la ménopause.

Son objectif est de favoriser leur autonomie et l’efficience des soins, dans un souci de personnalisation de leur prise en charge, et cela sur plusieurs années.

Je l’utilise régulièrement en consultations, mais aussi à titre de recherches sur les maladies chroniques chez les femmes en (péri-)ménopause ou dans certaines situations, comme leur vécu en milieu professionnel.

À l’issue d’une première évaluation auto-déclarative, un score en plusieurs parties est établi :

  • vasomoteur,
  • psychologique,
  • physique,
  • sphère uro-gynécologique,
  • qualité de vie.
     

L’âge et les résultats permettent d'émettre plusieurs messages de prévention, par exemple sur :

  • les cancers gynécologiques (métrorragies, tumeur mammaire),
  • l’apparition d’une HTA, etc.
     

La femme est alors orientée vers différentes fiches informatives en ligne.

L'objectif principal est de faciliter la communication entre les patientes et les professionnels de santé, en fournissant une évaluation claire et un suivi structuré des symptômes pour la consultation.

Quels sont les principaux bénéfices du MenoScore ? 

Le MenoScore permet de balayer l’ensemble des symptômes climatériques et leurs retentissements dans la vie privée et professionnelle.

Les bénéfices concrets attendus de l'initiative MenoScore incluent :

  • Une amélioration de la communication en fournissant une évaluation structurée des symptômes et une meilleure compréhension des besoins des patientes.
  • Une optimisation des consultations : grâce à l’évaluation préalable des symptômes, les professionnels de santé peuvent se concentrer sur les aspects les plus pertinents lors de la consultation, optimisant ainsi le temps et les ressources.
  • Une personnalisation des soins : le MenoScore est une évaluation personnalisée des symptômes, ce qui peut conduire à des plans de traitement plus adaptés aux besoins individuels. Par exemple, il liste les contre-indications de certains traitements en fonction des antécédents personnels. Il a vocation à accompagner mais pas à remplacer une consultation dédiée par un professionnel de Santé.
  • Un renforcement de la prévention : en sensibilisant les femmes aux symptômes de la ménopause et en facilitant leur évaluation, le MenoScore contribue à la prévention des complications concomitantes à la ménopause. Nous mettons l’accent sur celles à prendre en charge le plus tôt possible, comme les métrorragies post ménopausiques avec le risque de cancer de l’endomètre, ou rappeler le dépistage du cancer du sein à partir de 50 ans. Enfin, c’est aussi prévenir les conséquences de l’ostéoporose et les risques de chute, avec un message clair sur l’exercice physique régulier, l’apport en vitamine D et en calcium.
     

 

Quel bilan tirez-vous de l’utilisation de cet outil et quelles en sont les perspectives d’évolution ? 

Le MenoScore cumule déjà plus de 8 000 réponses en quelques mois. Conscients d’une problématique nationale, nous nous sommes rapprochés de la Fondatrice du site "Menopause Stories" pour avoir la possibilité d’intervenir en milieu professionnel et y aborder cette  thématique sans tabou et même en binôme si besoin car je crois fermement au duo soignée-soignant pour mieux informer et prévenir !

MenoScore est facilement accessible en ligne, ce qui la rend adaptable et reproductible dans différents contextes de soins de santé, comme par exemple la ménopause chez certaines femmes souffrant de pathologies chroniques ou après un cancer.

Le modèle peut être déployé dans d'autres régions ou pays, en s'appuyant sur les mêmes principes de médecine des 5P et en utilisant des technologies numériques pour l'évaluation et l'accompagnement des patientes. 

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