• La dé-prescription est un acte pharmaceutique aussi important que la prescription, et elle est loin d’être plus simple à réaliser. 
• C’est aussi un acte de sécurité, compte tenu du surrisque et de la fréquence des événements indésirables médicamenteux. 
• C’est évidemment aussi un acte citoyen, à un moment où les coûts de la santé explosent (Okeowo, 2019).

La revue de littérature porte sur toutes les publications de langue anglaise publiées de 2012 à 2022,  particulièrement  les guides de prescriptions avec des éléments sur la déprescription.

• 80 guides ont été analysés, contenant 316 recommandations de déprescription. Leur formulation reste malheureusement très variable dans la forme, l’intensité, et le contenu. La plupart de ces recommandations contiennent des informations sur le qui, le quoi (déprescrire) et le "quand", mais peu contiennent des informations sur le comment faire. 
• 29 % des guides examinés contenaient au moins une recommandation de déprescription et leur nombre augmente avec le temps.

L'intégration des recommandations de déprescription dans les lignes directrices de pratique clinique a été proposée pour minimiser l'utilisation, potentiellement inappropriée, des médicaments et ainsi réduire les événements indésirables médicamenteux.

Le grand nombre de recommandations de déprescription identifiées dans cette revue (316), ainsi que la tendance à la hausse au fil du temps, peuvent refléter une prise de conscience croissante de la nécessité d’envisager la dé-prescription. Cependant, moins d'un tiers des recommandations de pratiques identifiées lors de la recherche dans les registres contenait une recommandation effective de déprescription. On compte seulement 7 % de recommandations de déprescription fondées sur des preuves sur les 80 guides de prescription. 

Pire, moins de la moitié des guides comportait une recommandation de déprescription pour chaque médicament prescrit. De tels résultats pointent un manque avéré de conseils adéquats en matière de déprescription et pousseraient à la nécessité pour les développeurs d'envisager systématiquement d'inclure la déprescription comme recommandation associée à la prescription.

Pour résumer, il reste encore beaucoup de chemin et de changements à opérer, dont une grande partie est largement culturelle pour le domaine médical.