Notre analyse du mois : le diagnostic échographique de grossesse arrêtée, grossesse et accouchement chez les patientes VIH, suivi obstétrical chez les femmes enceintes toxicomanes, recommandations de la HAS sur la prise en charge de l’accouchement normal...
L’échographie joue un rôle essentiel dans la prise en charge des suspicions de grossesses arrêtées. En cas d’erreur diagnostique et notamment en cas de faux positif, la mise en œuvre d’une prise en charge inadaptée peut avoir de lourdes conséquences, telles qu’une évacuation chirurgicale par aspiration endo-utérine d’une grossesse évolutive ou la prescription de Misoprostol, médicament ayant des effets potentiellement tératogènes.
En France, les grossesses arrêtées sont le plus souvent prises en charge par les services d’urgence où l’échographie n’est pas toujours effectuée par des opérateurs expérimentés.
Néanmoins, que ce soit par voie endovaginale ou par voie sus-pubienne, les critères de réalisation de cet examen échographique qui sont aujourd’hui bien définis devraient permettre d’affirmer le diagnostic de grossesse arrêtée.
Gynécologie Obstétrique Fertilité et Sénologie
Volume 46, Numéro 2
Pages 86-92
La grossesse d’une femme séropositive au VIH doit être étroitement surveillée et programmée dans la mesure du possible. Les réunions de concertation professionnelles permettent d’organiser un suivi adapté, et dès lors que le traitement antiviral est bien suivi, le risque de transmission est contrôlé.
L’accouchement doit être encadré par les soignants en concertation avec la mère, suivant des protocoles établis qui guident les équipes lorsqu’une femme, connue ou pas, se présente à la maternité.
Il est capital d’accompagner l’enfant dès sa naissance, puis durant toute sa croissance, pour qu’il bénéficie du traitement le plus efficace possible, mais aussi d’un accompagnement social et psychologique de qualité.
Vocation Sage-Femme
Volume 17
Numéro 130
Pages 24-27
La toxicomanie aux opiacés est un véritable problème de santé publique. Sa prévalence en population générale, mais plus encore chez les femmes enceintes est difficile à évaluer et fort probablement sous-estimée. On constate une banalisation de l’usage des substances psychoactives, et des consommations féminines, qui bien qu’encore inférieures à celles des hommes, tendent à les rejoindre, laissant supposer une augmentation du nombre de patientes toxicomanes dans les maternités au cours des années à venir.
La grossesse chez une femme toxicomane est une grossesse à risque, dont la prise en charge, qui n’a cessé de s’améliorer ces vingt dernières années, n’est pas encore optimale.
Quels sont les facteurs prédictifs d’une bonne prise en charge obstétricale ?
Gynécologie Obstétrique Fertilité et Sénologie
Volume 46, Numéro 2
Pages 99-104
Les différents plans périnatalité mis en place en France, associent au renforcement de la sécurité de l’accouchement et de la naissance, une dimension plus humaine de la prise en charge périnatale, en réponse à un besoin d’écoute d’une part, et de diversification de l’offre de soins d’autre part.
On constate actuellement, le même niveau de médicalisation et de technicité que l’accouchement soit à bas ou haut risque, alors que la majorité des accouchements est à bas risque et ne nécessite donc pas cette surmédicalisation.
C’est ainsi que devant la demande croissante de la part des usagers, d’une prise en charge plus respectueuse de la physiologie de la naissance, des lieux spécifiques à l’accouchement physiologique, tels que les maisons de naissance ou les unités dites « physiologiques » ont vu le jour.
Pour répondre à la demande des femmes dans le respect des règles de sécurité pour elles et leur enfant, et l’harmonisation des pratiques, des recommandations ont été émises par la HAS.
HAS : Décision n°2017.0187/DC/SBPP du 13 décembre 2017
Lire article sur le site de la HAS
Pour aller plus loin : lire l'analyse des recommandations sur le site macsf exercice professionnel
La voie d’accouchement dans les présentations du siège fait l’objet de polémiques depuis de nombreuses années, ce qui a conduit à un taux élevé de césariennes.
Longtemps, la voie d’accouchement a été laissée à l’appréciation du médecin suivant le déroulement de la grossesse. Les enquêtes récentes auprès de professionnels en exercice ou en formation montrent une réelle volonté de réhabiliter la voie basse en cas de présentation du siège. Actuellement, il n’existe pas de consensus sur les critères de décision permettant l’acceptation de l’accouchement par voie basse, que ce soit en France ou au niveau international.
Une modification en profondeur des habitudes ne pourra s’effectuer qu’à travers une politique de formation adaptée et l’élaboration de protocoles détaillés de prise en charge au sein des services qui manifesteront une réelle volonté de promouvoir ce mode d’accouchement.
Dans ce centre, une prise en charge collégiale incitative à la voie basse a été mise en place, encadrée par des protocoles qui en définissent précisément les critères.
Quel est l’impact du choix de ces critères sur les issues des accouchements ainsi que sur les pratiques obstétricales ?
La Revue Sage-Femme
Volume 17
Numéro 1
Pages 22-32