Retrouvez le cas clinique et son analyse.
Erreurs :
Il est fait grief au généraliste d'avoir réalisé un ECG difficilement interprétable.
=> Défaut d'organisation
ou
=> Défaut d'acquisition de connaissance
Il est difficile de trancher pour les raisons de cette mauvaise qualité : Difficultés techniques d'enregistrement ? ou difficultés d'interprétation par le généraliste ?
Le généraliste aurait du renouveler les examens complémentaires, pour confirmer le diagnostic.
=> Défaut d'organisation
ou
=> Défaut d'activation de connaissance
Là aussi, difficile de trancher : pas de système d'alerte dans le dossier du patient pour souligner la nécessité de renouveler l'examen ? ou oubli que les signes ECG peuvent parfois être retardés de quelques heures ?
Le généraliste aurait du évoquer la nécessité de recourir rapidement à un avis spécialisé.
=> Défaut d'organisation
L'expert souligne la discordance totale sur la description des symptômes. Il constate que l'ECG réalisé le 21 Août 1998 était de qualité très médiocre : en particulier, sur les dérivations qui auraient pu montrer les signes d'infarctus du myocarde (V1 à V3), deux sur les 3 étaient ininterprétables, et la troisième (V2) sub-normale. L'expert regrette qu'un ECG n'ait pas été enregistré lors de la seconde visite, deux jours plus tard. La bonne pratique clinique aurait justifié le renouvellement des examens et, en cas de doute, l'envoi en consultation en urgence auprès d'un cardiologue.
La conclusion est une faute directement imputable aux deux généralistes, en évaluant l'IPP à 5%.
Le jugement du TGI déclare les deux généralistes responsables in solidum et les condamne à verser la somme de 10000€.
Corrections :
En ce qui concerne les défauts d'acquisition et d'activation de connaissance, la défense en profondeur que l'on peut proposer est celle du recours à un système-expert "immatériel" (références bibliographiques, arbre de décision …) ou " humain" (médecin référent).
Dans le cas présent (ECG), il est indispensable que le médecin d'une part acquiert les connaissances suffisantes pour interpréter l'examen qu'il pratique, d'autre part qu'il sache faire appel à un "expert" lorsque l'examen pratiqué est d'interprétation difficile.
Améliorer l'organisation pour d'une part ne faire que des examens complémentaires que le praticien sache interpréter, et d'autre part avoir un système d'alerte pour éventuellement répéter ces examens complémentaires.
Améliorer l'organisation pour faire appel au spécialiste... avant qu'il ne soit trop tard.