Nurek, M., Hay, A. D., & Kostopoulou, O. (2023). Comparing GPs’ antibiotic prescribing decisions to a clinical prediction rule: an online vignette study. British Journal of General Practice, 73(728), e176-e185.
Dans le cadre de la lutte contre les résistances antibiotiques, les autorités anglaises recommandent 7 critères d’évaluation clinique pour la prescription des ATBs chez les enfants présentant une toux (protocole STARWAVe clinical rule - CPR).
Les 7 critères sont :
1) la brièveté dans le temps de la pathologie - moins de 3 jours,
2) la température > 37,8°C,
3) l’âge < 2 ans,
4) la vitesse de régression des symptômes,
5) un tirage et respiration sifflante,
6) un contexte d’asthme,
7) la présence de vomissements.
STARWAVe "poole" les 7 facteurs pour déterminer 3 niveaux de risques :
- Très bas avec 1 à 1 facteur concernés - 0,3 % de risque d’hospitalisation à 1 mois.
- Normal avec 2 à 3 facteurs présents - 1,5 % de risque d’hospitalisation à 1 mois.
- Élevé et très élevé avec plus de 3 et 4 facteurs - 11,8 % d’hospitalisation.
Les ATBs devraient être limités au niveau de risque élevé.
Pour tester le suivi de ces critères, les auteurs ont conçu 64 cas cliniques fictifs répartis en 2x32 vignettes. Ils les ont présentés à 188 généralistes, en les tirant au sort de sorte que chaque généraliste devait répondre à 32 des 64 vignettes seulement.
Les vignettes créaient des cas sollicitant un a plusieurs des 7 critères recommandés avec une représentativité des 3 niveaux de risque. La question était toujours la même : prescririez-vous pour ce cas des ATBs et, si oui, dans quelles conditions de durée et de suivi.
Le but est de comprendre pourquoi les généralistes peuvent s’écarter de ces bonnes pratiques.
Les résultats attestent dans l’ensemble une bonne prise en compte de tous les critères et une meilleure évaluation des risques sauf celui des pathologies limitées dans le temps. Pour la symptomatologie, les sifflements à l’auscultation, le contexte d’asthme ou les vomissements, n’incitent pas à une sur-prescription, contrairement à la température élevée qui incite à cette sur-prescription. Enfin, les vignettes incluant explicitement une pression parentale donnent clairement lieu à des sur-prescriptions.
Les auteurs concluent sur le besoin de continuer à former, expliquer et à répéter les consignes de bonnes pratiques en la matière.
La lutte contre le sur-usage des ATBs est un combat jamais gagné, tant il est culturel.