Klarenbach S., Sims-Jones N., Lewin G., Singh H., Thériault G., Tonelli M., Doull M., Courage S., Jaramillo Garcia A., Thombs B. for the Canadian Task Force on Preventive Health Care Recommendations on screening for breast cancer in women aged 40–74 years who are not at increased risk for breast cancer CMAJ 2018 December 10;190:E1441-51. doi: 10.1503/cmaj.180463
Les autorités canadiennes, comme le reste du monde, reviennent sur les suites à donner aux constats internationaux convergents basés sur des milliers de données qui décrivent une faible pertinence médicale et un sur-risque de faux diagnostic invalidant associées aux pratiques de mammographies systématiques de surveillance du risque de cancer du sein.
Ce type de surveillance par mammographie systématique s’associe à une modeste réduction de la mortalité des cancers du sein chez les femmes âgées de 40 à 74 ans. Mais ce très faible gain est annulé et même totalement inversé pour les femmes de moins de 50 ans si l’on prend en compte le risque lié aux faux/sur diagnostics, aux explorations et thérapeutiques agressives inutiles, et aux séquelles physiques et psychologiques qui sont associés à ces faux positifs. On dispose donc maintenant d’évidences suffisantes pour proposer un choix éclairé aux femmes de moins de 50 ans pour faire - ou pas faire- ces examens de dépistage. Et on sait que majoritairement, les femmes informées de moins de 50 ans décident de ne pas le faire. La même information pour les femmes de plus de 50 ans peut conduire à un choix moins tranché, qui dépendra des préférences et des valeurs personnelles de chacune.
Evidemment, ces approches n’ont de sens qu’à la condition de passer du temps avec les patientes dans le processus de décision éclairée et partagée. C’est le cœur de la recommandation Canadienne.
Mon avis : encore un très bel exemple de prévention excessive et dangereuse