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2021 - Revue de littérature du LANCET sur les risques psychologiques du confinement

06/04/2021

Brooks, S. K., Webster, R. K., Smith, L. E., Woodland, L., Wessely, S., Greenberg, N., & Rubin, G. J. (2020). The psychological impact of quarantine and how to reduce it: rapid review of the evidence. The Lancet. 2020, 395 :912-20

Résumé

Revue de littérature remarquable du Lancet sur l’impact psychologique du confinement : 3166 articles sélectionnés, 24 finalement inclus dans la revue comme comportant tous les critères recherchés. 11 études portaient sur le confinement au SRAS (Chine et Canada), 5 études sur les confinements en Afrique pour la fièvre Ebola (Nigeria), 3 sur la grippe H1N1, 2 sur le MERS en Arabie Saoudite, et 1 sur un confinement australien à la grippe équine.

Les effets psychologiques du confinement rapportés par ces études sont très largement – sans surprises- concordants et négatifs : fatigue, isolement, insomnies, baisse de la qualité du travail, sont retrouvés dans presque toutes les études, et sont aussi sources prédictives d’effets post traumatiques. Ces derniers sont nombreux et peuvent commencer dès le 9e jour après le déconfinement (données SRAS). Les effets délétères continuent plusieurs mois après le déconfinement, avec la persistance de rites d’évitement de lieux, d’évitements de personnes, ou de port de protections injustifiées objectivement.

Les personnes en contact avec des patients malades forment une population à risques majorés, avec plus de peurs pathologiques, d’instabilité d’humeur, de tristesses, et de sentiment de culpabilité (données SRAS).

Cinq facteurs apparaissent dans cette revue de littérature pour majorer les signes psychologiques pendant le confinement :

  • La durée du confinement : plus il est long plus le risque est grand
  • La peur de l’infection de soi-même et des autres, particulièrement chez les professionnels continuant à travailler dans cette période
  • La frustration et l’ennui, avec la privation sociale,
  • Le manque d’accès au nécessaire, nourriture, matériels, médicaments, source de grande anxiété
  • L’information inadaptée ou incomplète, manque de clarté sur les buts poursuivis, sur l’évolution du processus, sur les vrais niveaux de risques

Après le déconfinement, les problèmes changent de nature :

  • Les finances deviennent un (le ?) problème majeur (données Grippe Equine, & SRAS), avec le risque de ne pas avoir ressenti ces problèmes pendant le confinement grâce aux aides reçues, mais de trainer la question longtemps après pour rembourser notamment les prêts consentis. L’impact a été majeur sur les salariés modestes (SRAS, Canada).
  • La stigmatisation est un autre problème avec des dénonciations de voisinage, des isolements et des quarantaines sociales imposées par les amis, parfois même des pertes d’emplois pour des travailleurs qui ont eu une personne infectée dans leur entourage (Ebola)

L’article termine par 6 recommandations pour réduire les risques psychologiques :

  • Réduire au maximum la durée du confinement
  • Donner un maximum d’informations
  • Donner accès aux achats de nécessité
  • Réduire l’ennui, et créer un réseau de communication
  • Un point particulier pour les professionnels de santé, encore plus exposés que le reste de la population, en les rassurant et en les aidant

Mon avis

Un article de référence sur le confinement