Quand un enfant de 11 ans est retrouvé inanimé dans son lit après un retard de transmission de résultats d'analyses...
Les déclarations exprimées en cours d’expertise
Expertise
Il s’agissait d’une urgence médicale. La transmission de ce résultat fait partie des diligences attendues du biologiste responsable. Il semble que les diligences de la secrétaire du laboratoire « n’aient pas été satisfaisantes » mais le biologiste devait s’assurer elle même que le médecin prescripteur était directement informé le jour même. L’argument selon lequel la mention « urgent » ou « téléphoner le résultat » ne figure pas sur l’ordonnance n’est pas recevable.
On peut regretter l’absence de mesure capillaire de la glycémie par un lecteur portable le jour de la consultation. Le pédiatre a expliqué ne pas disposer d’un tel matériel de mesure pourtant très répandu et utilisé quotidiennement par les médecins susceptibles d’intervenir en situation d’urgence. Le site de l’HAS (consulté en juillet 2008) ne semble pas formuler de recommandation à cet égard. On peut également regretter que le médecin n’ait pas décidé de faire boire l’enfant et de le faire attendre en salle d’attente le temps nécessaire pour qu’il puisse de nouveau uriner. L’importance de la perte de poids devait alerter et des deux diagnostics évoqués, l’un devait être rapidement éliminé car engageant le pronostic vital. L’absence de mesure de la glycémie au cabinet ne parait pas, isolément, dans le contexte d’un cabinet être constitutif d’une faute dans la mesure où elle pouvait être « compensée » par l’examen urinaire. L’absence d’examen des urines alors que le pédiatre l’avait envisagé et qu’il avait le matériel pour le faire, à condition d’y consacrer le temps nécessaire, est fautive.
Le coma et l’ensemble des complications (hémodynamiques, cardiaques, pulmonaires et rénales) auraient pu être évités.
Une transaction est intervenue en accord avec l’assureur du laboratoire sur la base d’un partage de responsabilité : 60% pour le laboratoire et 40% pour le pédiatre.
L’indemnisation prenant en compte le préjudice de l’enfant (dont les souffrances endurées en réanimation) et le préjudice moral des parents, versée par l’assureur du pédiatre, s’élève à 12 700€.
Les parents avaient porté plainte au Conseil de l’Ordre contre le médecin biologiste qui a été condamné d’un blâme.
Ce matériel est réservé à un usage privé ou d’enseignement. Il reste la propriété de la Prévention Médicale, et ne peut en aucun cas faire l’objet d’une transaction commerciale.