Complications postopératoires d'enfouissement d'une glande nictitante

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Complications postopératoires d'enfouissement d'une glande nictitante

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  • Jeune cane corso - La Prévention Médicale

Le manque de communication et d’information entre le vétérinaire et le propriétaire de l’animal risque souvent d’induire un défaut d’implication et de coopération de celui-ci. Cette situation peut aussi conduire à une perte de confiance menant à un nomadisme, préjudiciable à l’efficacité et à la sécurité des soins.

Auteur : le Dr Michel Baussier, Docteur vétérinaire / MAJ : 07/11/2022

Cas clinique

Un chiot Cane Corso âgé de six mois, bien suivi médicalement depuis son acquisition, est présenté à la consultation pour une procidence de la glande nictitante affectant l’œil gauche. La procidence s’est produite quelques jours plus tôt et avait spontanément régressé. Cette fois, elle est accompagnée de conjonctivite muco-purulente. La décision d’intervention chirurgicale est prise.

Un enfouissement de la glande est réalisé sans difficulté peropératoire par un praticien habitué à cette pratique chirurgicale.

Un contrôle est réalisé quatre jours plus tard. Les suites sont considérées comme normales par le praticien tandis qu’un certain gonflement postopératoire préoccupe le propriétaire.

Trois jours plus tard, le propriétaire, inquiet de ce gonflement, consulte à nouveau : une certaine inflammation est constatée que le praticien considère comme une évolution postopératoire normale et non préoccupante.

Vraiment inquiet de ce gonflement, le propriétaire consulte un autre praticien à l’insu du chirurgien. Un drainage de kyste lacrymal est réalisé.

L’évolution amène à consulter un mois après l’intervention initiale un troisième praticien, spécialisé celui-ci en ophtalmologie vétérinaire. Il débride le kyste et extrait les 3/4 de la glande nictitante. Les suites sont favorables.

Au cours de cette séquence d’interventions, le premier praticien a vu sa responsabilité civile professionnelle mise en cause. Des photos ont été produites par le propriétaire, notamment des photos prises au moment de la consultation du second praticien qui montre un chien porteur d’une collerette artisanale manifestement inefficace, le propriétaire ayant refusé la collerette qui lui avait été proposée par le praticien en cause.

Cette séquence illustre la progressive perte de confiance dans un praticien, liée à des écarts d’observance de la prescription. Il convient d’analyser les causes de cet événement indésirable au cours des soins pour en tirer des leçons et recommandations.

Propositions d'actions préventives

  • Bien expliquer l’anatomie chirurgicale en s’aidant de planches. Décrire les techniques et expliquer celle choisie.
  • Écouter avec attention ce que dit le client, comprendre ses angoisses et émotions.
  • S’il est inquiet dans la phase postopératoire, lui donner des repères chronologiques, accentuer le suivi.
  • Intervenir après un confrère sans chercher à échanger avec lui est dans tous les cas une faute. Dans le cas de figure, la seconde intervention n’a rien apporté, sinon qu’elle fût inappropriée et inefficace, voire intempestive et source d’aggravation du problème observé, conduisant à l’intervention d’un troisième confrère, compétent, efficace, ayant surtout agi de concert avec le premier.
  • Être exigeant en matière d’observance du traitement (le port d’une collerette efficace en fait partie).

Liens utiles
"Gérer le prolapsus de la glande nictitante chez le chien" - L. Bouhanna - La Dépêche Vétérinaire n° 1361
Fiche "Le prolapsus de la glande nictitante" - ENVA 2018

 

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