Conséquence inattendue de la stérilisation d'une jeune chienne

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Conséquence inattendue de la stérilisation d'une jeune chienne

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Le cas clinique suivant analyse un événement indésirable grave en chirurgie canine de convenance. Un hydruretère survient après la stérilisation chirurgicale d'une chienne de 8 mois, conséquence lointaine de cette intervention.

Auteur : le Dr Michel Baussier, Docteur vétérinaire / MAJ : 04/10/2021

Cas clinique

Une petite chienne croisée King Charles est adoptée dans un refuge. Elle y est reconduite à l’âge de huit mois pour la stérilisation chirurgicale, laquelle faisait partie des conditions de l’adoption.

L’intervention (ovario-hystérectomie) réalisée par la clinique vétérinaire assurant les soins et le suivi des animaux du refuge se passe tout à fait normalement, la chienne récupère parfaitement selon son maître et mène une vie normale pendant plus d’un an et demi, l’objectif de stérilisation étant parfaitement atteint (absence de chaleurs).

Alors que la chienne avait plus de deux ans, une dysurie (difficulté à uriner) est progressivement observée par son maître, évoluant rapidement en véritable anurie, conduisant à la nécessité d’une intervention chirurgicale en urgence.

Le chirurgien découvre un hydruretère (uretère gonflé d’urine) et une néphromégalie (rein énorme et distendu, dégénéré), imposant la néphrectomie.

La cause apparaît au chirurgien : une bride d’origine inflammatoire en région distale de l’uretère, partant du moignon utérin et apparaissant clairement comme la conséquence de l’ovario-hystérectomie pratiquée presque deux ans plus tôt.

L’intervention chirurgicale pour stérilisation de convenance est effectivement en cause, même s’il n’a jamais été démontré que la moindre faute technique avait été commise par le premier chirurgien.

L’événement indésirable grave est ici constitué par un événement exceptionnel : l’apparition extrêmement tardive d’une sténose urétérale basse sous l’effet d’une bride péritonéale d’origine inflammatoire post-chirurgicale comme il peut en exister, ainsi que tant de petites adhérences parfois, après une laparotomie, mais heureusement la plupart du temps sans aucune conséquence fonctionnelle. 

Analyses

 

Cet événement aux causes mal établies, pour exceptionnel qu'il soit, n'empêche pas de rappeler la nécessité absolue du respect des règles chirurgicales, a fortiori dans la chirurgie de convenance.

Propositions d'actions préventives

  • Traiter avec rigueur et soin la chirurgie de convenance, y compris dans le cadre des associations de protection animale aux moyens limités.
  • S’assurer de l’absence de pathologie pré-opératoire.
  • Respecter les principes d’une chirurgie aseptique et non traumatique.
  • Assurer un suivi post-opératoire attentif et consciencieux, y compris dans le contexte caritatif de l’adoption animale.
  • Savoir et faire savoir qu’au-delà des bonnes pratiques, demeure l’aléa thérapeutique, notamment l’aléa chirurgical. 

 

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