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2021 - La couverture universelle de santé n’empêche pas les inégalités d’accès aux soins au Canada

18/01/2021

Boozary A., Laupacis A.The mirage of universality: Canada’s failure to act on social policy and health care CMAJ 2020 February 3;192:E105­6. doi: 10.1503/cmaj.200085

Résumé

Le monde entier s’accorde à recommander des systèmes de couverture de santé universels, et beaucoup de pays ont déjà adopté cette logique, la France en fait évidemment partie, comme le Canada.

Mais ces auteurs canadiens nous rappellent aussi que les inégalités n’ont pas disparues pour autant. Le risque de décès liés à des causes évitables reste plus de deux fois plus supérieur pour les plus pauvres de la province de l’Ontario (pour beaucoup d’origine indigène), par rapport aux plus riches. Beaucoup de ces pauvres ne peuvent se nourrir correctement,  accéder à des services, ou des aides, ou des conseils, et les hôpitaux ne sont pas non plus encouragés financièrement à accueillir ces démunis, compte tenu des logiques comptables à suivre.

L’analyse ne s’arrête pas au domaine médical, touchant aussi à l’isolement de ces personnes pauvres dans la vie sociale (emploi, logement, accès aux services sociaux) et il est évident qu’il est difficile de séparer l’analyse médicale de ces conditions générales.

Pour résumer, la couverture universelle reste à peu près vraie pour les fonctions médicales de base (hôpital, consultation médicale), mais pas pour d’autres services qu’ils s’agissent de compléments à sortir de la poche pour l’achat de médicaments, ou pour l’accès à des soins paramédicaux, psychologues et prothèses sensorielles notamment. Cette inégalité touche aussi la pratique des examens systématiques de dépistage (coloscopie, frottis, mammo, etc), puisque seulement 54 % des femmes les plus pauvres les pratiquent, contre 67 % des femmes les plus riches.

Les auteurs concluent sur l’ampleur des défis à relever, au-delà des plans financiers généraux de santé, pour réellement réduire les inégalités, en incluant des efforts de recherche sur le « comment faire » puisque les solutions les plus simples ne suffisent pas.

Mon avis

On n’est pas surpris de ce constat, vrai dans toutes les grandes démocraties.