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Débats et chiffres sur l'amélioration globale de la sécurité

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2016 - Amélioration de la sécurité, beaucoup de défis présents

05/01/2017

Krowick R., Arnold S., Brady J., Improving Safety for Hospitalized Patients, much progress but many challenges remain, JAMA, August 2, 316-5

Résumé

Le programme Medicare-Medicaid est la seule source US de surveillance réellement fiable du taux d’EIG. Il capte 21 types d’EIG survenus pendant l’hospitalisation (médicament, chute, escarre, infections sur cathéter, infections sur sonde urinaire, etc.).

L’analyse récente portant sur l’évolution 2005-2011 du taux d’EIG montre un déclin annuel de 5 à 8% par an pour la Prise en charge de l’infarctus et de l’insuffisance cardiaque, mais aucun déclin pour les infections pulmonaires et pour les chirurgies majeures. Plus récemment, l’AHRQ (l’agence US Qualité) avance à partir d‘un échantillon de sites (considérés comme représentatif) une généralisation suggérant que le taux d’EIG est passé de 145/1000 hospitalisations en 2010 à 121/1000 en 2014, soit un déclin annuel approximatif de 4,5%. A y regarder de plus près, ce rapport AHRQ n’a jamais été publié dans un journal à comité de lecture, car les biais sont assez nombreux, notamment les pénalités de la rémunération à la performance introduites aux USA (les never events déclarés ne sont plus remboursés dans leur prise en charge) qui évidemment n’encouragent pas à déclarer. Par exemple, sur les infections (qui appartiennent aux never events aux USA) le codage a significativement évolué par les DIM pour échapper aux pénalités, en codant nettement plus souvent ‘présent à l’admission’ qui élimine la responsabilité de l’hôpital. On a aussi des questions de mesures qui peuvent expliquer que le comptage des infections qui auraient été réduites de 38% entre 2010 et 2014 selon l’AHRQ, est considéré comme stable voire dégradé par d’autres études publiées internationalement (sur les données US) : une des raisons faciles à comprendre est que l’AHRQ ne compte que les infections prouvées bactériologiquement, alors que les études publiées comptent toutes les mises sous ATBthérapie par le médecin en lien avec l’infection, avec ou sans preuve biologique.

De même, les escarres sont de moins en moins signalées et documentées dans les dossiers médicaux, de sorte à échapper à la lecture automatique des logiciels de comptage des EIG…

Mon avis

Mon avis : très bonne analyse critique des chiffres