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2017 - La grande pauvreté aux USA

17/07/2018

Sandel M., Desmond M. Investing in Housing for Health Improves Both Mission and Margin JAMA. 2017;318(23):2291-2292. doi:10.1001/jama.2017.15771

Résumé

Le JAMA fait un point sur la grande pauvreté aux USA, son coût médical et sa croissance continue. Deux articles sont dédiés au sujet.

Depuis 20 ans aux USA, les pauvres ont vu leur nombre augmenter et leur santé décliner en parallèle de leurs conditions de logement. Cette catégorie de la population dépense plus de 50% de leurs revenus pour se loger et 25% en dépensent même 70%.

A ces chiffres s’ajoutent 550000 américains SDF avec une composition de population qui a terriblement changé :  plus de femmes, d’enfants, de familles simplement désocialisées par manque d’argent dont 35% de familles complètes, Los Angeles présentant le taux le plus élevé avec 32800 SDF. Le pays compte aujourd’hui 2,8 millions de mal-logés en risque permanent d’expulsion.

Les études montrent formellement le lien entre ce statut et l’apparition de complications médicales, asthme (40% des enfants asthmatiques US appartiennent à cette catégorie de population), dépression et l’augmentation de la mortalité.

Non seulement les populations sont fragiles, mais l’accès médical reste très précaire et le coût final explosif au point que les 5% des patients les plus coûteux pour les hôpitaux publics US, pour grande partie lié à ces populations pauvres, consomment 50% du coût total des budgets hospitaliers. 

Les auteurs démontrent en utilisant des modèles médico-économiques qu’un programme de relogement actif et pérenne pour ces catégories serait de loin le moyen plus économique et le plus efficace pour la santé nationale.

La solution préconisée réside dans le réinvestissement sur des structures de proximité pour la partie de la population relevant de la psychiatrie, et pour les pauvres par l’évitement de longues périodes à la rue, une prise en charge médicale continue avant la survenue de pathologie chronique couteuse, des prêts d’appartements vides dans des immeubles habités pour faciliter le retour vers une intégration sociale (et surtout pas  le logement dans des immeubles entiers inoccupés qui a démontré son inefficacité). Pour autant, ces programmes que l’on sait efficaces sont durs à mettre en place, encore plus sous l’administration Trump.

Le coût pour la santé pourrait être bien supérieur à l’avenir et motiver, mais trop tard, un retour à des politiques d’assistances plus efficaces.

Mon avis

Mon avis : une évidence et des chiffres qui font peur pour les USA.