Healey, A. Sevdalis N. Vincent C., Measuring intra-operative interference from distraction and interruption observed in the operating theatre, Ergonomics, 2006 , 49, 5-6: 589 -604
Travailler en équipe est nécessaire au bloc, mais paradoxalement augmente les risques de distractions. Les réglages utiles aux uns (par exemple lumière ambiante pour le chirurgien qui regarde les clichés) sont perturbés par les objectifs d’autres acteurs (par exemple, les infirmiers et anesthésistes qui préfèrent une lumière forte pour mieux discriminer les instruments et surveiller patient).
L’étude porte sur l’observation de 50 interventions. Elle pointe toutes les interruptions de l’équipe par des évènements perturbateurs (communication sans lien avec l’intervention, entrées-sorties du bloc, alertes/alarmes diverses provenant d’équipements, interruption du chirurgien par les autres acteurs présents dans le bloc).
Une comparaison est faite entre laparoscopie (chirurgie minimale invasive, réclamant plus de précision, 29 interventions) et chirurgie à ciel ouvert (21 interventions). Le codage est fait par agrément entre deux observateurs psychologues.
Le taux d’interruption est très élevé, d’abord du à des conversations sans lien (37%), et des interruptions du chirurgien sans lien sa chirurgie. Les équipements, alarmes et inconvénients divers ressortent pour 14% des distractions, mais gênent plus les infirmiers que le chirurgien. Le niveau sonore moyen s’établit à 59db avec des pointes à 94db.
L’étude note aussi une circulation d’entrée-sortie des infirmières provoquant des interruptions sérieuses dans 27% des cas (alors que la moyenne totale observée est de 0,68 ouverture de porte par minute !!). Les phases chirurgicales les plus sensibles aux interruptions s’avèrent être les phases laparoscopiques.
Un très bon article, intéressant pour ses chiffres, dans une revue ignorée des médecins.