Tout sur la gestion des risques en santé
                et la sécurité du patient

Temps de travail et repos des chirurgiens

  • Réduire le texte de la page
  • Agrandir le texte de la page
  • Facebook
  • Twitter
  • Messages0
  • Imprimer la page

2009 - Réglementation sur le temps de travail des chirurgiens : quels bénéfices ??

12/08/2015

Pape H., Pfeifer R., Restricted duty hours for surgeons and impact on residents quality of life, education, and patient care: a literature review Patient Safety in Surgery 2009, 3:3

Résumé

Excellente revue de question sur un sujet polémique : quel sont les bénéfices réels de la réduction du temps de travail imposée aux internes en chirurgie (repos compensateur, temps limité sur les lieux de travail)

A la suite du mouvement des anesthésistes instaurant les notions de repos compensateurs, et de plusieurs analyses d’accidents confirmant le risque d’erreur accru avec des internes fatigués, les Etats Unis ont décidé en 2003 de limiter le temps de travail des internes en chirurgie à 60heures hebdomadaires (par une loi au niveau fédéral), à la fois globalement et à la suite des gardes.

Trente et un articles (beaucoup dans des revues prestigieuses) ont depuis analysé des séries de cas et tenté de mesurer le bénéfice de cette disposition réglementaire sur trois axes : bénéfices personnels (qualité de vie, divorces, etc.), bénéfices pour le patient (réduction du nombre d’évènements indésirables) et bénéfices pour la formation (maîtrise des techniques). L’article propose une revue de lecture avec une méta-analyse très pertinente de cette littérature.

Les résultats sont convergents : les bénéfices personnels sont constants et importants d’une étude à l’autre particulièrement pour les jeunes internes (moins pour les plus anciens), les bénéfices pour la formation chirurgicale ne sont pas clairs, et presque paradoxalement, la sécurité du patient est la grande perdante, avec au mieux pas de changement, et pour certaines études  une aggravation du nombre d’erreurs et d’évènements indésirables, en tout cas une perception négative des jeunes internes.

Ces résultats, déjà connus, mais ici très bien résumés, sont suffisamment questionnant pour susciter débat (qui n’est pas mené dans l’article).

On peut imaginer que réduire la présence sur le site hospitalier ne peut régler tous les problèmes de sécurité si par ailleurs des mesures globales d’accompagnement et de réorganisation de l’activité ne sont pas adoptées  en même temps (recrutements de patients, temps au bloc/ aux tâches annexes,  façon de travailler et d’enseigner ,etc.).

Mon avis

Excellente revue de question sur un sujet polémique.