Lors de la première consultation d’un animal, il est important pour le praticien d’évaluer le niveau de connaissance du propriétaire sur les caractéristiques de la race et ses besoins.
Il se doit par ailleurs, devant la découverte d’une pathologie, de donner les informations suffisantes pour une bonne compréhension par le propriétaire. Cette démarche permet d’optimiser l’observance des traitements, une surveillance adaptée et la compréhension de l’impact possible de la prise en charge.
Une ponette Shetland de 4 ans a été acquise l’année précédente par une famille possédant une pâture de quelques hectares, pour le plus grand bonheur des jeunes enfants.
Peu après son arrivée, en début d’été, elle fait un premier accès de fourbure qui nécessite l’intervention du vétérinaire. La sécheresse estivale aidant sans doute, un traitement anti-inflammatoire résout le problème, sans que personne ne se pose davantage de questions.
L’animal, choyé, dorloté par les enfants, prend du poids l’hiver et se retrouve au printemps sur un pâturage à l’herbe riche et grasse.
Un accès de fourbure ne tarde pas à se manifester à nouveau, cette fois sous une forme plus sévère.
Le vétérinaire appelé, associé de celui intervenu l’année précédente, met en place un traitement classique, ainsi que les moyens de son suivi (dosage d’insuline…). Surtout, expliquant la pathogénie et l’étiologie de cette fourbure d’origine endocrinienne, il fait prendre, de façon drastique, les mesures hygiéniques et diététiques idoines.
Il est reproché au précédent vétérinaire une consultation furtive, au pas de charge, une prescription médicamenteuse sans commentaires ni explications et surtout l’absence de prescription prophylactique.
L’EIG, en tant qu’événement indésirable lié aux soins, est ici constitué par la récidive de fourbure aiguë, du fait présumé de l’absence d’explications sur l’origine et le mécanisme d’apparition de la fourbure et, de la sorte, sur les moyens de sa prévention.
Le cas est assez classique.
Le premier praticien intervenu n’est pas seul en cause dans l’apparition de la récidive (laquelle aurait pu se produire en présence de conseils de prévention dûment donnés !).
La question de la responsabilisation de l’acheteur d’un animal est posée une fois encore dans ce cas de figure.
Références utiles
"La fourbure : comment la reconnaître ?" - IFCE
"Le cheval à l'herbe : 10 bonnes pratiques" - IFCE
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