Tout sur la gestion des risques en santé
                et la sécurité du patient

Evolution requise des systèmes de santé, Hôpitaux et soins primaires, crises associées

  • Réduire le texte de la page
  • Agrandir le texte de la page
  • Facebook
  • Twitter
  • Messages0
  • Imprimer la page

2022 - Déficit en médecins généralistes au Royaume-Uni, une situation devenue catastrophique : que faire ?

05/07/2023

Jefferson L, & Holmes M (2022). GP workforce crisis : what can we do now ? British Journal of General Practice, 72(718), 206-207.

Résumé

La crise touchant les médecins généralistes au Royaume Uni est maintenant majeure.

Le déficit est dramatique (15 % de déficit, 1 poste sur 7 vacant à l’échelon national aujourd’hui, avec une dégradation qui s’accélère). Les conditions de travail sont affreuses ; il faut recruter, et au-delà, convaincre les généralistes d’exercer et de ne pas démissionner ou partir vers d’autres activités. Le Covid a encore intensifié le problème.

Mais même en formant plus de médecins, ce qui est programmé, le délai pour combler le trou actuel se chiffre déjà à dix à vingt ans. Il faut donc penser des solutions intermédiaires qui ne reposent pas sur un renforcement des effectifs.
Les auteurs proposent trois lignes d’action pour garder la profession attractive, et réduire la fuite du métier : 

  • Redonner de l’autonomie et du contrôle. On ne peut pas juste demander aux généralistes de suivre des protocoles, il faut redonner un sens à leur travail, un sens au colloque singulier installé dans la continuité avec chaque patient, à l’élaboration de stratégies personnalisées en utilisant la puissance des groupes de travail collectif et interprofessionnels quand c’est possible pour partager doutes et prises en charge, et la puissance des outils modernes notamment numériques comme alliés dans les cas compliqués, et non comme contraintes. Le contrôle doit aussi s’exercer sur une juste rémunération pour des conditions de travail plus difficiles dans les zones pauvres et isolées.
     
  • Redonner une fierté, une appartenance à un groupe social respecté par la société. L’opportunité de travailler en lien avec les communautés et l’interprofessionnel à l’échelle de territoires de santé, comme coordinateur d’une médecine vraiment intégrée, peut contribuer à cette notoriété et à un respect retrouvé. On doit aussi tout faire dans ces pratiques pour préserver une vraie qualité de vie aux professionnels, et les communautés peuvent les aider dans ce sens en reconnaissant ce besoin et en partageant mieux le risque inhérent au soin.
     
  • Redonner un pouvoir contributif de la médecine générale à la construction des connaissances en santé. C’est un vieux débat, mais la médecine générale relève d’une expertise propre, qui va bien au-delà d’un simple agrégat, d’une simple somme de connaissances venant des différentes spécialités. Cet apport propre est encore trop négligé, et ne contribue pas assez à la reconnaissance de la spécialité. Là encore, les communautés sont les meilleures voix des besoins des patients sur l’importance et la spécificité de la médecine générale. Elles doivent s’employer à défendre ce système et recherchant de nouvelles voies de travail collectif et de compréhension mutuelle des besoins de chacun à l’échelle des territoires. 

Des actions sont lancées sur toutes ces dimensions.  

Mon avis