Un chien se fracture le tibia dans sa cage d'hospitalisation

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Un chien se fracture le tibia dans sa cage d'hospitalisation

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  • Un chien de race Jagdterrier allongé dans l'herbe - La Prévention Médicale

Associer le maître de l’animal aux soins en cabinet ou clinique vétérinaire peut permettre une prise en charge plus sereine et plus sécure. En particulier s’il s’agit d’un animal nerveux, agressif ou douloureux.

Auteur : le Dr Michel Baussier, Docteur vétérinaire / MAJ : 07/05/2024

Cas clinique

Un chien Jagdterrier mâle de six ans, de caractère vif, tonique et assez remuant, est d’abord présenté à la consultation pour vomissements très fréquents. L’examen anamnestique et clinique conduit à la prescription d’une exploration complémentaire : une gastroscopie.

L’animal est alors hospitalisé quelques jours plus tard, sur rendez-vous. Le propriétaire confie le chien à une auxiliaire spécialisée vétérinaire (ASV) de l’établissement de soins vétérinaires. Elle l’installe, dans l’attente d’une prémédication, dans une cage d’hospitalisation présentant une porte à barreaux métalliques. Le maître accompagne son chien jusqu’à la porte de la cage.

À peine le propriétaire a-t-il quitté les lieux que des aboiements intenses et frénétiques retentissent, alertant l’ASV. Elle trouve alors le chien sur trois pattes, le membre postérieur droit fléchi… 

Le diagnostic de fracture du corps tibial est rapidement établi par le praticien, confirmé par un examen radiologique.

La fracture fera l’objet d’un traitement chirurgical et les suites seront tout à fait satisfaisantes, sans séquelles pour le chien.

La gastroscopie mettra en évidence une importante gastrite chronique, conduisant à une prise en charge médicale spécifique.

La fracture d’un postérieur par effet de levier entre les barreaux de la porte d’une cage d’hospitalisation est un événement de la plus haute improbabilité au regard du comportement habituel d’un chien. L’accident survenu à cet animal au cours de l’hospitalisation et du fait même du dispositif de contention utilisé, tout à fait approprié par ailleurs, constitue à l’évidence un EIG. Cet EIG est d’autant plus mal vécu qu’il est sans rapport avec l’affection ayant justifié l’examen endoscopique.

La responsabilité du praticien s’est trouvée engagée du fait de la garde juridique de l’animal. Le propriétaire a ainsi été déchargé des frais relatifs à l’intervention orthopédique.

Propositions d'actions préventives

  • Éviter les rendez-vous d’hospitalisation groupés, au-delà des moyens humains de surveillance disponibles.
  • Avoir le souci permanent du comportement de l’espèce et du tempérament de l’individu.
  • Penser à faire du propriétaire de l’animal un partenaire des soins