3% des anesthésistes de la région de New-York reconnaissent réutiliser seringue et aiguille d’un patient à l’autre.
Méthode : questionnaire de 23 questions sur les pratiques de préparation et d’injection de produits anesthésiques au bloc adressé en 2011 aux 2310 anesthésistes de la région de New York.
607 réponses, dont 595 exploitables (26% de retour total de réponses).
Sur ces 595 réponses, le taux de reconnaissance de mauvaises pratiques est assez inquiétant : 3% reconnaissent ne pas changer systématiquement de seringue ou d’aiguille entre chaque patient, de changer d’aiguille ou de seringue quand ils accèdent à un flacon de médicament déjà ouvert (28%) et quand ils combinent dans leur seringue plusieurs produits sur des restes de flacon de médicament (11%). Les internes sont plus concernés par ces mauvaises pratiques que les séniors. La réutilisation des mêmes ampoules de médicaments (permettant une économie) pour plusieurs patients est la norme pour 49% des anesthésistes qui ont répondu. Les raisons évoquées pour ces mauvaises pratiques : manque de médicaments en stock (44%), évitement de pertes inutiles (44%) et coût (27%).
Mon commentaire : les auteurs soulignent que les réponses ne sont peut-être pas représentatives des anesthésistes qui n’ont pas répondu… mais tout de même. On ne peut s’empêcher de rapprocher ce chiffre de la sécurité en anesthésie. Dans ce cas, ou les barrières imposées sont excessives (puisque finalement les franchir ne change pas le haut niveau de fiabilité), ou les complications issues de ces mauvaises pratiques échappent au comptage des risques de l’anesthésie (sepsis secondaires, etc.), et dans ce dernier cas, le problème est plus sérieux, à la fois sur le plan théorique et méthodologique.
Source : Gounder P, Beers R, Bornschlegel K, Hinterland K, Balter S. Medication injection safety knowledge and practices among anesthesiologists: New York State, 2011, J Clin Anesth. 2013 Nov;25(7):521-8. doi: 10.1016/j.jclinane.2013.04.013. Epub 2013 Sep 2.
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